L’impact économique du service civique

L’impact économique du service civique

1€ investi par l’Etat dans le Service Civique rapporte 1,92€ à la collectivité, selon une étude de Goodwill-management. Ce bénéfice se répartit entre l’augmentation du pouvoir d’achat des jeunes pendant le Service Civique, l’amélioration de l’insertion professionnelle des jeunes et l’impact économique des missions réalisées.

Le Service Civique en France

Inspiré de l’expérience de l’association Unis-Cité, le Service Civique est un dispositif d’engagement qui permet aux jeunes de 16 à 25 ans de consacrer 6 à 12 mois de leur vie à des missions d’intérêt général tout en vivant une expérience formatrice et indemnisée.

Ce programme rencontre un succès croissant et semble aujourd’hui faire consensus quant à sa pertinence. Le nombre de jeunes volontaires accueillis est ainsi passé de 53 000 jeunes en 2015 à 140 000 en 2018. Cependant, ce succès ayant un coût significatif, il est crucial de démontrer que cet argent public est utilement investi.

Goodwill mesure l’impact économique du Service Civique

Goodwill-management a donc mené une étude sur l’impact du Service Civique, en s’appuyant sur des enquêtes réalisées auprès des jeunes par Unis-Cité et des données françaises et internationales (INSEE, Eurofound…).

Pour cela, Goodwill-management a utilisé « Thésaurus-RBC », méthode de type SROI (« Social Return On Investment ») éprouvée plus de 100 fois par le cabinet dans le cadre de mesure de la rentabilité de la RSE et d’impacts socio-économiques.

Cette étude démontre que 1€ investi dans le Service Civique par l’Etat rapporte 1,92€ à la collectivité. En effet, un Service Civique réalisé chez Unis-Cité coûte 6 756€ à l’Etat. En contrepartie, le dispositif a trois impacts, qui rapportent en moyenne 13 003€ par jeune à la collectivité.

Tout d’abord, le Service civique améliore le pouvoir d’achat du jeune pendant cette période (47% de l’impact). De plus, cette expérience permet d’améliorer son intégration professionnelle (29% de l’impact). Enfin, le jeune réalise des missions bénéfiques pour la société (24% de l’impact).

Il a également été prouvé que le Service Civique développe le sentiment d’appartenance à la Nation et le désir d’engagement. Cependant, la valeur économique de ces impacts n’a pas pu être mesurée dans cette étude.

L’ensemble de ces impacts, mesurables économiquement ou non, démontrent la pertinence d’un investissement social dans le Service Civique.

 

Pour aller loin

RSE et création de valeur | 4 entreprises témoignent

RSE et création de valeur | 4 entreprises témoignent

Fin 2016, le réseau Agrion* a organisé une table ronde animée par Alan Fustec, Président et Fondateur de Goodwill-management, afin de démontrer à travers des cas très pratiques le lien entre RSE et création de valeur à différentes échelles :

  • Sur le territoire
  • Directement sur le résultat de l’entreprise (par une réduction des coûts, des risques ou la création d’un avantage concurrentiel)
  • Par un impact sur le capital immatériel de l’entreprise et par conséquent sur sa valeur

A ses côtés, Fabrice Bonnifet (DDD du groupe Bouygues), Eric Bosmans (DAF de Brico Dépôt), Antoine De Clerck (Directeur Marketing RSE d’Orange) et Martine Varieras (Directrice des Opérations de Nespresso France) ont mis en lumière à travers des exemples très concrets l’impact de la RSE sur la création de valeur de l’entreprise.

Quand la RSE crée de la valeur sur le territoire

L’un des impacts les plus visibles de la RSE reste la création de valeur sur le territoire.

Pour commencer, nous pouvons prendre l’exemple de Nespresso, qui propose à ses clients un café de grande qualité. Seul 1% du café produit dans le monde est éligible à la qualité Nespresso. Afin de garantir une production de qualité, Nespresso paye son café 40 % plus cher en moyenne, ce qui garantit de meilleures conditions de vie pour les caféiculteurs. Nespresso a également créé un fond de retraite pour les agriculteurs de Caldas en Colombie, que l’entreprise souhaite étendre aux 40 000 agriculteurs colombiens.

Si l’on peut créer de la valeur sur un territoire, on peut aussi en détruire. Pour éviter cela, Brico Dépôt s’est attaqué à l’une de ses principales matières premières : le bois. Si le bois représente 30 % des achats de l’enseigne de bricolage, 96 % des volumes vendus sont issus de forêts gérées durablement. L’objectif est d’atteindre 100 % de bois certifié d’ici 2020. Brico Dépôt soutient également la fondation Abbé Pierre, luttant contre le mal-logement. L’enseigne reverse la marge des sacs vendus en magasin à la fondation et propose même à ses clients de faire des dons. Cet engagement a déjà permis la rénovation énergétique de 30 logements

Le groupe Bouygues lutte également contre le mal-logement en imaginant des concepts de logements « ultrasociaux ». Utilisant un mode dérogatoire, Bouygues dimensionne des logements très abordables pour des familles monoparentales à faible revenu. Dans le cadre de son « action tank », le groupe Bouygues travaille également à la réduction des déchets de chantier. En 2017, « New Life » devrait voir le jour, il s’agit d’une plateforme numérique de revente de matières premières de chantiers (terres, béton, etc.) et de matériaux de second œuvre (faux planchers, poutres, etc.) issus de la déconstruction.

Quand RSE rime avec rentabilité

Il n’est plus nécessaire de démontrer que certaines actions RSE, comme la gestion des déchets et l’efficacité énergétique, permettent de réaliser des économies.

Pour Nespresso, la réflexion s’est portée sur l’optimisation de sa filière de recyclage des capsules de café. Aujourd’hui, on compte plus de 5500 points de collecte en France. Une fois collectées, les capsules de café entrent dans une filière de recyclage en boucle ouverte « open loop », c’est-à-dire que l’on se sert de la matière de recyclage pour une utilisation différente. Le marc de café est par exemple utilisé pour la production de biogaz et l’aluminium des capsules est recyclé à 100 %. À travers ces innovations, Nespresso a contribué à améliorer le recyclage des déchets de petite taille. Aujourd’hui, 5 centres de tri sont équipés de machines à courants de Foucault en France, permettant à de nombreux foyers de recycler leurs déchets de petites tailles.

De son côté, le groupe Bouygues met en place des mesures pour réduire son empreinte écologique, ce qui engendre des économies. Dès 2010, Bouygues Construction s’est lancé dans la rénovation de son siège à Saint-Quentin-en-Yvelines. Pari réussi, Challenger est devenu le 1er bâtiment tertiaire rénové à énergie positive. Bouygues a également installé des capteurs sur les véhicules de sa flotte afin de contrôler la manière de conduire de ses collaborateurs et les inciter à adopter une « conduite apaisée« . Le crédit mobilité a également été développé, remplaçant les véhicules polluants par de plus petites voitures électriques et proposant en contrepartie le prêt d’une voiture plus spacieuse lorsque le collaborateur en a besoin, par exemple pour partir en vacances.

Le DAF de Brico Dépôt fait quant à lui un parallèle très clair entre RSE et économies. Pour l’enseigne de bricolage low-cost, les chiffres sont édifiants à la fois sur la politique de gestion des déchets et celle de l’efficacité énergétique.
Si l’objectif est de zéro déchet enfoui d’ici 2020, en 2015 Brico Dépôt avait déjà réduit de 90 % ses déchets finissant à la décharge, ce qui entraîne une économie d’un million d’euros par an.
En améliorant l’efficacité énergétique de ses magasins, Brico Dépôt a réduit sa consommation énergétique de 10 %. Aujourd’hui près de 30 % des magasins sont équipés de LED.

L’enseigne de bricolage est également très fière de sa politique d’intégration de personnes en situation de handicap, avec un taux de 9,87 % d’emplois handicapés, dont 7,5 % d’emplois directs (soit un taux bien plus élevé que la limite légale fixée à 6% de l’effectif total des salariés). Dans le cadre d’une étude sur la performance économique de la diversité réalisée par Goodwill-management, il a été prouvé que l’emploi de personnes en situation de handicap était rentable.

Quand RSE rime avec avantage concurrentiel

En menant une réflexion sur l’intégration du développement durable à son métier, la téléphonie, Orange a choisi de proposer une filière de recyclage des mobiles à la fois solidaire et respectueuse de l’environnement.

Une fois collectés, les téléphones sont triés par un centre d’insertion en France : les mobiles hors d’usage entrent alors dans la filière de recyclage. Les téléphones en état de marche peuvent être repris à leur valeur d’usage, ils sont ensuite nettoyés et reconditionnés afin d’être revendus sur le marché africain.

Pour Bouygues, mettre en œuvre une démarche RSE doit être synonyme de faire du business autrement. Il est donc essentiel que la RSE génère des avantages concurrentiels.

Partant du constat suivant : l’éclairage public représente selon l’ADEME 16%* de la facture globale d’énergie d’une ville, Bouygues Énergies & Services a développé des lampadaires intelligents qui peuvent compiler jusqu’à 7 réseaux différents. Ces lampadaires réduisent à la fois la consommation électrique de la ville, permettent une gestion réactive du réseau et offrent également la possibilité à la ville de proposer de nouveaux services comme le wifi, la vidéo protection ou encore la sonorisation.

Bouygues Énergies & Services conçoit également des Data Centers plus performants et développe des solutions pour récupérer l’énergie de ces Data Centers pour, par exemple, chauffer une piscine.

Les équipes de Brico Dépôt ont, quant à elles, intégré le développement durable au cœur de leurs produits, en proposant des produits éco-conçus. Pour l’enseigne de bricolage low cost, il paraît évident que ses clients, qui sont sensibles aux prix, soient également sensibles à des produits qui visent à éviter le gaspillage et à ne consommer que les ressources nécessaires.

Nespresso représente ici un cas un peu particulier, puisque disposant d’un capital marque très fort et d’une importante fidélité client, le groupe ne met pas l’accent sur sa démarche RSE et ne tire donc que peu d’avantages concurrentiels de la RSE. En revanche, Nespresso s’engage toujours plus dans le développement durable afin de réduire les risques, notamment du point de vue de son image de marque.

Quand la RSE diminue les risques

Il est important ici de revenir sur le calcul de la valeur d’un risque :

Brico Dépôt a choisi d’agir sur le principal risque lié à son métier : les accidents du travail. Pour ce faire, l’enseigne dédie 50 % de son budget formation à la prévention des risques d’accidents à la fois en interne pour ses collaborateurs mais également auprès de ses clients, afin de réduire le risque pour son image de marque.

De son côté, Bouygues Construction innove en intégrant les problématiques du développement durable liées au secteur de la construction. Bouygues anticipe ainsi certaines régulations comme la mise en place d’une taxe carbone. Depuis 2010, le constructeur immobilier mesure l’empreinte carbone de ses projets et fait la promotion de bâtiments bas carbone. Bouygues Construction mène également des réflexions sur l’accessibilité de certaines matières premières nécessaires à la construction, comme le sable. L’idée est d’innover afin de passer d’une économie linéaire à une économie circulaire, limitant ainsi les risques d’accès aux matières premières.

Quand la RSE impacte positivement la valeur de l’entreprise à travers un meilleur capital immatériel

En moyenne en France, une entreprise se vend 3 fois sa valeur comptable. On appelle ce différentiel de valeur : la valeur immatérielle ou le « goodwill » de l’entreprise.

Dans les précédents exemples, Brico Dépôt, Bouygues, Nespresso et Orange ont démontré que la mise en œuvre d’une démarche RSE créait de la valeur sur le territoire mais également sur le compte de résultat de l’entreprise.

Chez Goodwill-management, nous sommes convaincus qu’une démarche RSE peut également impacter la valeur immatérielle de l’entreprise et par conséquent sa valeur. A la fin de cette table ronde, Alan Fustec a questionné ces 4 structures pour savoir quels actifs immatériels pouvaient être impactés positivement par leurs démarches RSE respectives.

Pour Brico Dépôt, Bouygues et Orange, l’actif immatériel le plus impacté par la RSE est l’actif humain. La démarche RSE impacte l’actif humain en donnant du sens au travail des collaborateurs, ce qui augmente leur motivation.

La RSE rend également l’entreprise plus attractive, ce qui facilite le recrutement de talents. Par exemple, l’ensemble des salariés de Brico Dépôt signent la charte Essentielle – pour la planète, pour nous, pour tous. L’enseigne de bricolage mesure aussi régulièrement l’engagement de ses collaborateurs.

Pour Brico Dépôt, qui fait partie du groupe Kingfisher, la démarche RSE impacte également son actif actionnaires, puisque Kingfisher a intégré le Dow Jones Sustainability Index (DJSI) Europe et Monde. Le groupe peut donc l’utiliser pour attirer des investisseurs à la recherche de groupes socialement responsables.

Pour Nespresso, l’actif clients est l’actif immatériel le plus impacté par sa démarche RSE, puisque la marque veille à fournir une expérience client de grande qualité afin de les fidéliser toujours un peu plus.

Gestion durable des déchets et création de valeur

Gestion durable des déchets et création de valeur

Au-delà de son impact environnemental, chaque déchet devrait être perçu comme une opportunité de création de valeur sur l’ensemble de son cycle de vie. La pression actuelle sur les ressources en matières premières et en énergie, ainsi que l’impact environnemental et sanitaire de la gestion des déchets est trop élevée. Elle ne nous permettent plus de continuer à appliquer une approche « end of pipe ». Cette approche consiste à agir de manière réparatrice en traitant la pollution en fin de processus. Pour combler les limites de cette approche, il convient plutôt d’intégrer la gestion des déchets. Ce peut être plus en amont (dès la conception du produit) et jusqu’à l’aval (le traitement du déchet proprement dit). Le présent article présente les impacts de la mise en place de solutions de gestion durable des déchets en termes de création de valeur pour les différents acteurs.

Une création de valeur pour l’entreprise

Par une réduction des coûts d’achat de matières premières

Pour un certain nombre d’entreprises, le coût principal de la gestion des déchets se situe avant les phases de collecte et de traitement. En intervenant dès la conception du produit et en réduisant les pertes tout au long de la chaîne de fabrication, une entreprise peut avoir un impact sur la réduction de ses approvisionnements en matières premières, et par conséquent de ses déchets.
Le coût des matières premières représente 40 à 60 % du coût de production des entreprises manufacturières en Europe. Il semble donc évident que des économies significatives peuvent être réalisées sur ce poste. D’autant plus que la plupart des ressources sont importées et limitées.

Par une réduction des coûts de gestion des déchets

Les coûts de collecte et de traitement sont en général facilement identifiés par les entreprises comme postes de création de valeur potentiels. Néanmoins, la réduction à la source ainsi qu’un meilleur tri des déchets ne sont pas toujours synonymes d’une baisse du coût de gestion des déchets pour l’entreprise. En effet, les tarifs pratiqués par les prestataires de collecte et de traitement des déchets, n’intègrent pas toujours une différenciation des tarifs par flux de déchets, ni de part variable dépendant de la quantité de déchets produits (contrats au forfait par exemple).
Néanmoins, comme l’illustrent les dispositifs d’aide à la mise en place d’un financement incitatif ou encore l’augmentation de la Taxe Générale sur les Activités Polluantes (TGAP) au programme de la prochaine loi de finances, les politiques environnementales se veulent de plus en plus incitatives en matière de prévention et de valorisation, afin de mieux prendre en compte les externalités négatives dues à la gestion des déchets.

Par la création d’un avantage concurrentiel

La gestion des déchets peut également apparaître comme un élément de différenciation vis-à-vis de la concurrence. En effet, la moitié des consommateurs déclarent ainsi être incités à fréquenter le point de vente dans lequel ils sont interviewés parce qu’il propose des produits dont les emballages sont consignés. L’exemple de la consigne est loin d’être un cas isolé. C’est ce que montre l’essor de la vente en vrac. Le nombre d’épiceries spécialisées en vrac sur le territoire national a été multiplié par 9 entre 2015 et 2018. De même, les consommateurs affirment prendre en compte le respect de l’environnement, au même titre que la praticité d’un produit, par exemple lors de l’achat d’un déodorant compressé.

Une création de valeur sur et pour le territoire

Limitation de l’impact de la pollution sur l’environnement…

Une mauvaise gestion des déchets peut être à l’origine de pollutions de l’air, de l’eau et du sol. Pour éviter cela, ils doivent être dirigés vers des installations de traitement adaptées. Bien que d’importants progrès aient été faits pour limiter les impacts environnementaux de la gestion des déchets, l’incinération et le stockage engendrent toujours des rejets dans l’air de gaz à effet de serre et de polluants. La production de matières premières de recyclage à partir de déchets a également un impact sur l’environnement. Mais en triant les déchets à la source et en dirigeant ces différents flux vers les filières de valorisation adaptées, l’entreprise agit sur la réduction de quantité de déchets enfouis ou incinérés. Elle réduit par conséquent les impacts environnementaux inhérents à ces modes de traitement.

… et des dépenses nécessaires à sa protection

Les externalités négatives engendrées par la gestion des déchets sont coûteuses et en général supportées par le territoire pour la protection de l’environnement. A ce titre, le Global Waste Management Outlook du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) de 2015 estime que les coûts globaux (santé, environnement) liés à la pollution de déchets déposés dans la nature ou brûlés à l’air libre s’élèvent entre 20 et 50 USD/personne/an, alors que le coût d’une gestion raisonnée reviendrait de 5 à 7 USD/personne/an .

En France, la gestion des déchets est le premier poste de dépense engendré par les activités de gestion de l’environnement. Avec 16,7 milliards d’euros dépensés en 2013, elle représente 35% des dépenses totales liées à la protection de l’environnement . Or, les dépenses relevant de la gestion des déchets concernent uniquement les activités de collecte, transport, traitement et élimination des déchets, sans y intégrer les dépenses liées aux externalités négatives. Ces dernières impactent à la fois l’environnement et la santé et sont encore mal connues, donc difficiles à estimer à l’échelle nationale.

Génération d’emplois locaux et non-délocalisables

Les activités de gestion des déchets sont à l’origine de création d’emplois sur le territoire. En France, 126 000 emplois (en équivalents temps plein) étaient liés en 2014 aux activités de gestion de déchets ou à celles de la récupération. Cette estimation regroupe les emplois publics et privés dédiés :

  • à la collecte
  • au traitement
  • à la récupération des déchets
  • aux emplois liés à la production d’équipements pour la collecte ou le traitement des déchets.

En termes de création d’emplois, le recyclage y contribue plus fortement que l’enfouissement ou l’incinération, et à un niveau de revenu plus élevé .

La production de déchets est l’aboutissement du cycle qui trouve son origine dans l’extraction de matières. En 2013, la consommation totale de matières en France s’élevait à 977 millions de tonnes, composées à 68% de matières non renouvelables . En faisant le choix d’un approvisionnement durable en matières premières pour la conception de ses produits, chaque entreprise peut ainsi limiter son empreinte environnementale sur le territoire.

Conclusion

La mise en œuvre d’une politique de gestion durable des déchets a un potentiel de création à l’échelle de l’entreprise même. Elle peut également l’être à l’échelle du territoire. Les impacts de la mise en place de telles solutions restent néanmoins très dépendants des contraintes locales. Elles dépendent à la fois de l’activité de l’entreprise, des exutoires disponibles sur le territoire ou encore des modalités de financement du service. Ainsi, plutôt que de reproduire les solutions mises en place par une entreprise, il est préférable de composer avec ses propres caractéristiques ainsi que celles de son territoire pour la mise en place de solutions durables.

La mobilité au service de l’insertion chez Emmaüs France

La mobilité au service de l’insertion chez Emmaüs France

Identifiant la mobilité comme un facteur déterminant de l’insertion professionnelle et sociale, Emmaüs France a lancé un projet pilote innovant de mobilité inclusive. Le pionnier de l’ESS a fait appel à Goodwill-management pour l’accompagner via une étude de modélisation économique.

La mobilité, vecteur d’exclusion et fort levier d’action sociale   

Par la place prépondérante qu’elle occupe dans la vie en société, la mobilité doit être perçue comme une capacité permettant l’accès à un panel de droits (à l’emploi, au logement, à l’éducation, etc.). Un tiers des ménages les plus pauvres n’ont pas de voiture et qu’un quart des chômeurs n’ont pas de permis. Ainsi, l’accompagnement social doit s’inscrire en plein dans la démarche d’aide à l’accès à la mobilité.

Selon le rapport Mobilité, insertion et accès à l’emploi – Constats et perspectives (Auxilia, 2013), les problèmes de mobilité ont un impact fort sur les acteurs en situation de précarité, ainsi :

• 50% des personnes en insertion interrogées ont déjà refusé une offre d’emploi pour des raisons de mobilité

• 28% des personnes en insertion interrogées ont dû abandonner en cours de route un emploi ou une formation pour la même raison.

Selon ce même rapport, parmi les principaux enjeux identifiés de la mobilité inclusive on retrouve l’apprentissage de la mobilité, la faculté d’utiliser plusieurs modes de transports (aussi appelé la multimodalité) et la nécessité de systématiser la coopération. Le projet pilote d’Emmaüs s’inscrit dans la résolution de ces enjeux présentés dans cette introduction.

Emmaüs, porteur d’un projet de mobilité inclusive à destination de personnes en situation de précarité

L’étude d’impact social menée par Goodwill-management démontre les bénéfices larges du projet

Conscient des enjeux de la mobilité inclusive, Emmaüs a décidé de créer un projet pilote à ce sujet. Il est porté par le Pôle Innovation & Développement d’Emmaüs France.
Ce projet vise à mettre en place un système de mobilité qui réponde aux besoins des salariés en insertion et de ménages précaires dans la zone du Bocage (département des Deux-Sèvres) en s’appuyant sur un réseau d’acteurs locaux : l’entreprise Ateliers du Bocage, membre du réseau Emmaüs, et de nombreux acteurs économiques, institutionnels, associatifs.
Il conjugue tout à la fois efficacité économique, préservation de l’environnement et équité sociale. Le projet combine l’utilisation de voitures en autopartage, de Vélos à Assistance Electrique (VAE) et de covoiturages.

L’objectif est également de tester la possibilité d’atteindre un équilibre économique pour un tel système de mobilité inclusive. Toutefois, l’idée sous-jacente au pilote est de sortir d’une logique monétaire en proposant un système d’échange interne au projet. Par exemple, proposer un covoiturage permet d’alimenter un « compte » virtuel non monétaire. Il permettra ensuite, pour une valeur définie, d’utiliser un VAE, ou d’accéder à d’autres services complémentaires (réparation du véhicule, halte-garderie…).

Le périmètre initial du pilote concerne le trajet domicile-travail. Il se fonde sur le constat qu’une solidarité existe déjà au sein du réseau Emmaüs dans les déplacements (pratique de covoiturage par exemple). L’idée est de créer un cadre pour développer et élargir ces pratiques de solidarité nécessaires en les rendant plus fluides et plus incitatives.

À terme, Emmaüs vise la diffusion de ce dispositif à d’autres entités et d’autres territoires.

Focus sur la méthodologie de quantification des bénéfices cachés 

Sur la base des idées d’Emmaüs pour ce projet pilote, Goodwill-management a été mandaté pour réaliser une étude de modélisation économique de ce projet.
L’objectif était triple :

• Quantifier les coûts évités et les bénéfices cachés d’un tel projet pour les parties prenantes (usagers, entreprises pilotes, acteurs extérieurs) ;

• Etablir une valeur d’équivalence entre les 3 solutions (autopartage, covoiturage, VAE) permettant d’alimenter un « compte de mobilité » non monétaire, et faisant le lien entre l’utilisation des différentes solutions ;

• Emettre des recommandations sur le portage et la réussite du projet.

L’outil utilisé par Goodwill-management pour accompagner Emmaüs France dans sa quantification est la méthode « Thésaurus-RBC »(RBC pour Recherche des Bénéfices Cachés). Il s’agit d’une méthode de type SROI (« Social Return On Investment »). Elle nous a permis de réaliser plus de 100 études de rentabilité de projets RSE et d’impacts socio-économiques pour différents clients.

La création d’un système de mobilité inclusive pour des salariés en insertion et des ménages précaires peut avoir de nombreux effets positifs. Ce peut être pour ces personnes mais aussi pour leur entourage, à court-terme comme à long-terme. Par exemple, en acquérant la capacité de se rendre à l’heure tous les jours à son travail, une personne verra son bien-être amélioré (réduction du stress, gain de temps). Elle évitera de potentielles retenues sur salaire, et améliorera son employabilité, en étant mieux perçue par son employeur et en élargissant sa zone de recherche d’emploi.

A partir de l’identification de tels impacts, nous avons pu modéliser les bénéfices cachés et les coûts évités induits au niveau économique et les estimer en euros.

Ces impacts sont larges : ils sont à la fois directs pour les utilisateurs des solutions et indirects pour la société dans son ensemble. Ainsi, les personnes en situation de précarité voient leur confort de vie augmenter. De plus, leur mobilité bénéficie également aux employeurs locaux qui ont des difficultés à recruter. Cela se traduit de manière positive dans les finances publiques via des effets globaux tels que la réduction du chômage ou le meilleur accès aux soins. L’accent mis sur des choix de mobilité douce diminue de plus les émissions polluantes sur le territoire.

Un impacto socio-économique largement bénéfique

Goodwill-management est fier d’avoir pu participer au cadrage d’un projet ambitieux à l’utilité sociale réelle. Notre conclusion principale est que le retour social sur investissement d’un tel système est largement positif. S’il est important de garder à l’esprit qu’il s’agit à ce stade d’une évaluation prospective sur un projet innovant, amené à évoluer et à être testé sur le terrain, notre étude montre bien un fort effet de levier.

Entreprises: Quel effort à fournir pour lutter contre le réchauffement climatique?

Entreprises: Quel effort à fournir pour lutter contre le réchauffement climatique?

Le 6 octobre dernier, le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) a rendu son rapport alarmant sur « les conséquences d’un réchauffement climatique de 1,5°C au-dessus des niveaux préindustriels et les trajectoires d’émissions de gaz à effet de serre associées ». Commandé en 2016 par les signataires de l’Accord de Paris, ce document est le fruit d’un travail de 2 ans, réalisé par 91 experts originaires de 40 pays pour une réflexion sur les entreprises et le réchauffement climatique. 

Les conclusions de ce rapport, qui s’appuie sur près de 6 000 publications scientifiques, sont sans appel. Les activités humaines ont déjà causé une augmentation de la température de la planète de 1,0°C depuis l’ère préindustrielle. Au rythme actuel, le premier seuil fatidique de 1,5°C d’augmentation de la température sera atteint entre 2030 et 2052.

Pourquoi le GIEC souhaite-t-il limiter le réchauffement climatique à 1,5ºC

En 2015, les signataires de l’Accord de Paris s’engageaient à limiter le réchauffement climatique « bien en deçà de 2°C » et de « s’efforcer de le limiter à 1,5°C ».

Avec ce rapport, le GIEC nous donne un aperçu concret de tout ce qui pourrait être sauvé en limitant le réchauffement climatique à +1,5°C. Mais également, tout ce que l’on pourrait perdre en maintenant le cap du +2°C.

En effet, à l’échelle du climat, demi-degré de différence change la donne. Il permettrait par exemple de :

  • Conserver 10 à 30 % des récifs coraliens actuels
  • Réduire de 10 cm la montée du niveau de la mer
  • Réduire de 50 % le nombre de personnes exposées à des pénuries d’eau

Ce demi-degré réduirait aussi de façon significative la disparition d’espèces, le développement de maladies, les sécheresses, les îlots de chaleur, la pollution à l’ozone et les migrations climatiques.

La cible des 1,5°C est d’autant plus ambitieuse que nous ne sommes même pas aujourd’hui sur la trajectoire des 2°C. Le rapport du GIEC appelle donc à modifier en profondeur notre mode de vie et à entreprendre immédiatement des transitions « sans précédent » dans notre système de production d’énergie, notre appareil industriel, nos infrastructures et notre aménagement territorial.

L’inertie des gouvernements à la suite de la Conférence de Paris laisse peu de doute sur leur incapacité à mettre en place rapidement ce changement de paradigme. Les citoyens et les acteurs de l’économie doivent donc se responsabiliser pour redresser le cap. La courte analyse qui va suivre s’adresse à ces derniers : A l’échelle d’une entreprise, combien faut-il investir pour s’inscrire dans la trajectoire d’un réchauffement à 1,5°C ? Quelles mesures concrètes peut-elle mettre en place pour participer au sauvetage du navire ?

L’effort climatique français en chiffres

Commençons tout d’abord par le volet financier. Que représente l’effort économique pour rejoindre la trajectoire de 1,5°C ?

2 400 milliards de dollars par an, nous dit le GIEC, soit 2,5% du PIB mondial. Ce chiffre est toutefois à prendre avec précaution, car le groupement d’experts considère que c’est le montant à investir dans l’énergie (secteur le plus polluant) pour rejoindre la trajectoire 1,5°C. Ce montant n’est donc pas transposable à tous les autres secteurs émetteurs de gaz à effet de serre (et agir sur eux augmenterait probablement la note). Cependant il s’agit mais d’un ordre de grandeur satisfaisant de l’investissement nécessaire dans la lutte pour le climat. De plus, cette estimation est cohérente avec celle de la Global Commission on the Economy and Climate de 2018 et celle de l’ONU réalisée 2016.

A l’échelle de la France, un effort de 2,5% du montant du PIB 2017 représente un investissement annuel de 57 milliards d’euros. En indexant ce montant sur le taux de croissance à long terme du PIB de la Banque de France (+1,6% par an), on obtient un investissement annuel moyen de 64 milliards d’euros sur la période 2018-30 pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C.

Dans cet article, nous imaginons que seules les entreprises porteront le poids de l’« investissement climatique ». Nous excluons donc les ménages et les administrations publiques. Avec une estimation du chiffre d’affaires (CA) annuel moyen des entreprises françaises à 4 548 milliards d’euros sur la période 2018-30, on en déduit un effort moyen par entreprise de 1,4 centime d’euro par euro de CA généré. Cela signifie que toute entreprise voulant « faire sa part » de l’effort climatique devrait investir 1,4 centime d’euro dans des projets de transition énergétique pour tout euro généré par ses ventes. Pour une belle PME réalisant un CA de 50 millions d’euros, cela représentera donc un investissement annuel de 705 000 euros. Pour une ETI générant 200 millions d’euros de CA, la charge d’investissement climatique annuelle sera de 2,8 millions d’euros.

Comment investir concrètement pour lutter contre le réchauffement climatique ?

A ce stade nous avons donc le montant à investir et la volonté de prendre le taureau par les cornes. Encore faut-il savoir où et comment le faire. Voici quelques pistes concrètes d’investissement contre le changement climatique.

Si l’on suit les préconisations du GIEC, il faudrait investir cet argent dans un actif de transition énergétique. A l’échelle de notre PME ou de notre ETI, il semble peu avisé de se lancer dans la construction un barrage hydroélectrique ou un champ éolien offshore, mais il existe des installations énergétiques de petite taille qui peuvent tout à fait convenir à une enveloppe d’investissement de 700 000 €.

Prenons par exemple un méthaniseur, cet équipement permet de valoriser des déchets organiques en produisant de l’énergie utilisable ou revendable par l’entreprise. Le prix d’installation d’une petite unité de méthanisation commence autour de 200 000€, mais un méthaniseur de capacité industrielle (à partir de 150kWél de puissance installée) correspond environ à une enveloppe de 700 000 €. Cela représente donc un investissement idéal pour notre PME.

Notre ETI pourra installer une unité de grande taille de 1MWél pour un coût de 3 millions d’euros, ou alors une unité plus petite avec un système de co-génération solaire fournissant l’énergie nécessaire pour rendre le méthaniseur autarcique.

Autre possibilité d’investissement énergétique sur le site de l’entreprise : la solarisation des surfaces extérieures exposées (toits, abris des parkings, etc.). L’avantage de cette solution est que son coût ne nécessite pas d’investissement initial élevé et est fortement corrélé à l’ampleur de l’installation. Notre PME avec un budget de 700 000 € pourra ainsi installer une capacité de 580kWc de panneaux solaires sur son site, c’est-à-dire une surface comprise entre 1 800 et 2 900m² de panneaux selon la technologie choisie. L’ETI pourra viser une installation plus conséquente de 2,3MWc correspondant à une surface solarisée de 7 200 à 11 600m².

Investir dans des actifs énergétiques peut toutefois s’avérer compliqué quand l’entreprise ne produit pas de déchets organiques, est située en zone urbaine ou dans une zone peu ventée ou ensoleillée, ou encore sur un site de taille réduite ou qu’elle n’en est pas propriétaire. L’entreprise peut toujours effectuer des investissements bénéfiques pour l’environnement, mais il faut alors sortir des préconisations du GIEC et investir dans des actifs qui ne sont pas purement énergétiques mais participent à la réduction des émissions. Cela peut consister à investir dans des systèmes d’économies d’énergie afin de réduire sa consommation ou encore développer de nouveaux modèles intégrant l’économie circulaire. Une entreprise peut ainsi valoriser ses déchets afin de limiter l’incinération ou bien créer un système d’éco-conception afin de rendre son processus de production plus sobre en consommations et en émissions.

Au-delà de l’investissement matériel, quelles solutions pour l’entreprise ?

Pour une entreprise ne souhaitant pas investir directement dans des actifs physiques, les marchés financiers peuvent proposer une alternative via des placements dits « verts ». En France, l’investissement dans ces produits financiers est d’autant plus aisé que l’Etat a mis en place courant 2018 une labellisation des actifs verts afin de garantir la destination des flux investis.

Il y a tout d’abord les « obligations vertes » ou « green bonds » qui permettent de financer des projets dédiés ayant un impact positif sur l’environnement ou œuvrant pour la transition énergétique (développement des énergies renouvelables, amélioration de l’efficacité énergétique, développement d’infrastructures de transports faiblement émetteurs de gaz à effet de serre, etc.). Ces titres peuvent être émis par des entreprises mais aussi par des Etats.

Il existe également des possibilités d’investissement sur les marchés actions, soit en souscrivant à une émission de capital d’une entreprise œuvrant contre le changement climatique, soit en investissant dans un fond d’actions « vertes ». Cela permet d’orienter du capital pour financer les opérations d’une entreprise spécialisée dans la transition énergétique.

Il convient en revanche de rester à l’écart des « trackers verts », ces derniers se contentant de répliquer la performance d’un panier d’actifs verts, sans que les fonds alloués soient réellement investis dans des projets de lutte contre le changement climatique.

L’entreprise peut aussi compenser ses émissions de gaz à effets de serre en investissant dans des actifs qui ne lui appartiennent pas via un système de compensation carbone. Cela consiste pour l’organisation à compenser ses émissions de CO2 en achetant des crédits finançant une opération de réduction d’émissions équivalente hors de son territoire. De nombreuses plateformes permettent aux entreprises de réaliser ce genre d’investissements en finançant des projets de reforestation ou de développement durable dans des pays en développement.

Au-delà de l’investissement pur, les entreprises peuvent aussi intégrer des mesures de réduction des émissions, par exemple en intégrant directement le risque climatique dans leur modèle économique. Une autre façon peut être de fixer un prix du carbone en interne afin de pénaliser la rentabilité des projets entraînant des émissions de gaz à effet de serre.

Et quid de la rentabilité de ces investissments ?

Avec ces différentes pistes, chaque entreprise peut devenir acteur de la transition écologique et participer à l’investissement urgent nécessaire pour limiter la destruction de notre écosystème. De plus, cet effort n’en est pas nécessairement un. Une politique d’investissement environnemental bien structurée et évaluée génère des bénéfices pour une entreprise et son environnement économique et social. Au-delà de la rentabilité même de l’investissement en tant que tel, celui-ci peut avoir des impacts économiques positifs sur d’autres éléments de l’entreprise, par exemple la productivité de ses salariés, son climat social, son image de marque ou encore son exposition au risque réglementaire climatique.

En se plaçant à un niveau plus macroéconomique, deux études du magazine Nature en 2018 et de la Banque d’Angleterre en 2009 évaluent le coût au niveau mondial de l’inaction face au changement climatique. La première estime un « coût social du CO2 » à 16 000 milliards de dollars en 2017, soit 19,8% du PIB mondial. La seconde annonçait un coût de l’inaction climatique à 20% du PIB mondial en prenant en compte les effets directs et induits. Telle était la situation en 2009, le tableau s’est noirci depuis. En résumé, investir 2,5% du PIB mondial nous permettrait d’éviter des coûts équivalents à 20% de ce même PIB. Du point de vue d’une analyse d’évitement de coûts à l’échelle mondiale, la stratégie d’investissement pour enrayer le changement climatique apparaît donc comme extrêmement rentable.

Prêt à investir 1,4% de votre CA dans la lutte contre le réchauffement climatique 

Les conclusions du GIEC doivent donc nous alarmer et nous faire prendre conscience de l’urgence et de l’effort à fournir pour limiter le réchauffement climatique à +1,5°C. Il est du devoir des acteurs économiques d’assumer leur part de ce projet en investissant à hauteur de leur activité. En adoptant un prisme d’analyse sous l’angle de la rentabilité, ces projets ne sont pas destructeurs de valeur. D’un point de vue macroéconomique, le bénéfice est évident en comparaison du coût titanesque de l’inaction.

Pour une entreprise française,1,4 % de CA représente en moyenne un tiers de son résultat d’exploitation. Ce chiffre n’est pas disproportionné en gardant à l’esprit que l’effort climatique n’est pas une donation philanthrope mais bien un investissement qui peut créer de la valeur pour l’entreprise. Le poids de cet investissement est à peine plus élevé que celui des dépenses de communication des entreprises françaises (2,1% en 2015) dans l’économie.

A l’échelle d’un Etat entier, un tel effort est loin d’être inconcevable. Pour envoyer 12 hommes sur la Lune à la fin des années 1960 et au début des années 1970, les Etats-Unis ont investi pendant 10 ans l’équivalent 2,5% de leur PIB annuel dans le programme Apollo. Cela correspond, à 2 ans près, à l’effort demandé à chaque pays de la planète pour rester dans le scénario du moindre mal.

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