CSRD : les ressources incontournables pour se préparer au rapport de durabilité

CSRD : les ressources incontournables pour se préparer au rapport de durabilité

Avec l’entrée en vigueur de la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), les entreprises doivent maintenant répondre à des obligations de transparence accrues sur les sujets ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance). Pour faciliter cette transition, de nombreuses ressources sont disponibles. Nos experts vous partagent les outils et documents de référence pour mieux comprendre les enjeux et les exigences liés à la durabilité.

Les textes officiels

La transposition de la CSRD en droit français

L’ordonnance n° 2023-1142 du 6 décembre 2023 transpose la CSRD en droit français et apporte un certain nombre de précisions sur la nouvelle obligation européenne de publier un rapport de durabilité. Le texte précise notamment les catégories d’entreprises ou de groupes de sociétés concernées en France, le contenu attendu des rapports de durabilité, les normes à appliquer, les modalités de vérification, le calendrier de mise en œuvre et les sanctions applicables. 

Les ESRS (European Sustainability Reporting Standards)

Les ESRS définissent les standards précis de reporting en matière de durabilité. Il détaille les indicateurs à reporter dans les domaines environnementaux, sociaux, et de gouvernance (ESG). On distingue trois catégories d’ESRS : les normes transversales, thématiques (normes environnementales, sociales et de gouvernance) et les normes sectorielles ; chacune jouant un rôle distinct dans la structuration des informations à publier. Les normes sectorielles ne sont pas disponibles à ce jour.

Les ressources et guides en français

La FAQ de la Commission européenne sur la CSRD 

Pour répondre aux questions fréquemment posées sur la CSRD, la Commission européenne a récemment mis à jour sa FAQ. Elle a pour objectif de clarifier les dispositions introduites par la publication du rapport de durabilité, afin de faciliter sa mise en œuvre par les entreprises.

Il est par exemple possible d’y trouver les réponses aux questions suivantes :

  • Quel format doit prendre le rapport en attendant l’adoption du format iXBRL ?
  • Qui peut auditer le rapport CSRD ?
  • Quelles informations fournir en tant que filiale ou succursale d’un groupe soumis à la CSRD ?
  • Comment calculer le nombre moyen de salariés ?
  • Comment définir l’effort raisonnable de récupération des informations de durabilité de la chaîne de valeur ?

Date de mise à jour : novembre 2024

Le guide de l’Autorité des normes comptables (ANC)

Organisé autour de 10 fiches thématiques, ce guide permet d’interpréter les ESRS de manière concrète, en répondant à des questions, par exemple :

  • Sur quel périmètre reporter les informations de durabilité ?
  • Comment présenter l’état de durabilité ?
  • Quelles sont les informations obligatoires à reporter ?
  • Comment fonctionnent les exigences de publication minimales ?
  • Dans quel cas l’enjeu climatique peut-il ne pas être matériel ?
  • Comment exploiter les résultats de la taxonomie dans le reporting climat (ESRS E1)
  • Quelles autres réglementations européennes peuvent aider au reporting pollution (ESRS E2) ?
  • Comment évaluer la matérialité de l’enjeu biodiversité (ESRS E4) ?
  • Comment le devoir de vigilance s’articule-t-il avec les obligations sociales (ESRS S1) ?
  • Comment les exigences liées à la loi Sapin II peuvent aider au reporting gouvernance (ESRS G1) ?

Date de mise à jour : octobre 2024

Le rapport du Sénat sur la CSRD

Ce document met en lumière comment la CSRD peut devenir un atout stratégique et formule 10 recommandations pour optimiser la réussite de la mise en œuvre de la directive CSRD :

  1. traduire les éléments clés de la directive CSRD et les European Sustainability Reporting Standards – ESRS) en un langage clair, accessible et compréhensible par les dirigeants d’entreprises ;
  2. inciter les entreprises à mettre les questions Environnement, Social, Gouvernance (ESG) au cœur des débats de leurs comités exécutifs (COMEX) ;
  3. mobiliser les fédérations professionnelles afin de permettre l’appropriation des enjeux de la directive CSRD par toutes les entreprises et de préparer les normes sectorielles ;
  4. accélérer et amplifier la formation des parties prenantes à la CSRD, notamment en renforçant la formation initiale des experts-comptables ;
  5. obliger la commande publique à intégrer davantage la CSRD dans les critères de choix ;
  6. instaurer une obligation, pour l’administration, de consulter les informations extra-financières contenues dans le rapport de durabilité avant de demander à l’entreprise ces informations ;
  7. aligner le futur « indicateur climat » de la Banque de France sur la CSRD en le construisant après une large concertation avec les représentants des entreprises ;
  8. aligner les éléments de la future directive Corporate Sustainability Due Diligence (CSDD), sur la CSRD, notamment pour l’intégration du risque climatique au devoir de vigilance ;
  9. geler le périmètre des informations de durabilité jusqu’à l’application totale de la directive CSRD ;
  10. évaluer l’impact de l’application de la directive CSRD en 2028, avec un bilan d’étape, fin 2024, sur les coûts de mise en œuvre pour les entreprises.

Date de publication : février 2024

Le guide d’application de la CSRD du GRI

Dans son guide CSRD Essentials, le GRI offre une vue d’ensemble des exigences de la CSRD (périmètre, délais, interconnections réglementaires, format du reporting…), facilitant la compréhension des entreprises qui débutent sur le sujet du reporting de durabilité.

Date de publication : mai 2024 pour la version anglaise et octobre 2024 pour la version française

Les publications de la Haute autorité de l’audit (H2A)

Les lignes directrices de la mission de vérification des informations de durabilité et de taxonomie

En attendant la publication de la norme européenne sur l’assurance limitée, qui devrait être adoptée d’ici le 01/10/2026, la H2A a publié ses lignes directrices.

Elles offrent des conseils précis pour accompagner les entreprises à la certification du rapport de durabilité. Elles permettent de mieux comprendre les travaux attendus des vérificateurs et la manière dont ils exprimeront leurs conclusions.

Afin d’assurer la plus grande cohérence possible dans les pratiques européennes des vérificateurs, la H2A a également pris en considération les lignes directrices élaborées par le Committee of European Oversight Bodies (CEAOB), publiées le 30 septembre 2024.

Date de publication : octobre 2024

FAQ – mission de certification des informations de durabilité

Le document précise les conditions de nomination et d’exercice des commissaires aux comptes ou des organismes tiers indépendants chargés de certifier les informations en matière de durabilité. La liste des auditeurs de durabilité est disponible sur le site de la H2A.

Date de mise à jour : 8/11/24

Les ressources en anglais 

Les guides de l’EFRAG

L’EFRAG a publié 3 guides essentiels pour la mise en œuvre des ESRS, les normes de durabilité :

Date de publication : mai 2024

La taxonomie XBRL du set 1 de l’EFRAG

La CSRD impose l’utilisation du format XBRL pour baliser les informations de durabilité lors de la publication du rapport de durabilité. Le format XBRL est essentiel pour comparer des données ESG des entreprises, tant pour les investisseurs que pour les parties prenantes.

Ce guide pose les bases pour que l’Autorité européenne de régulation et de surveillance des marchés financiers (Esma) puisse développer les normes techniques réglementaires (RTS) pour baliser les déclarations de durabilité. 

Date de publication : août 2024

Se conformer avec la CSRD nécessité du temps 

La transition vers le reporting de durabilité représente plus qu’une simple obligation réglementaire : c’est une opportunité stratégique pour inscrire votre entreprise dans une économie plus responsable. Toutefois, l’ampleur des sujets ESG, la complexité des normes ESRS, la nécessité d’intégrer la double matérialité et la chaîne de valeur dans vos pratiques ou encore le mise en place du format XBRL demandent des compétences spécifiques.

La majorité des entreprises ne disposent pas aujourd’hui des ressources en interne pour se conformer avec les attendus de la CSRD. S’entourer d’experts en durabilité permet de gagner du temps et de décrypter plus facilement la CSRD et le règlement taxonomie. Les experts de Goodwill-management vous apportent une expertise technique, une compréhension approfondie des enjeux ESG et vous permettent de vous concentrer sur l’intégration des enjeux ESG à la stratégie de votre organisation. 

Replay masterclass : comment mettre en oeuvre la CSRD ?

Replay masterclass : comment mettre en oeuvre la CSRD ?

Découvrez les conseils, outils et premiers retours d’expérience du Pôle RSE de Baker Tilly pour vous préparer à la CSRD et au reporting de durabilité.

L’objectif de la masterclass CSRD

La CSRD est entrée en application en janvier 2024. Les entreprises ont désormais toutes les cartes en main pour se préparer au reporting de durabilité. Comment adapter votre reporting ESG pour vous conformer aux attendus de la CSRD ?

CSRD, ESRS, double matérialité, taxonomie, outil de reporting ESG, audit de l’information de durabilité… durant 1h30 les experts du Pôle RSE de Baker Tilly vous partagent la marche à suivre, de premiers retours d’expérience ainsi que des conseils et outils pour faciliter votre reporting de durabilité.

Au programme de la masterclass

  • CSRD, taxonomie, décryptage des nouvelles obligations de reporting ESG pour les entreprises
  • Zoom sur les dernières actualités et évolutions de la CSRD
  • Panorama du niveau de préparation des entreprises européennes
  • Les grandes étapes à suivre pour publier son rapport de durabilité : de la formation à l’audit en passant par l’analyse de double matérialité et l’outil de reporting ESG
  • Un temps d’échange avec nos experts pour répondre à toutes vos questions

Les intervenants, 3 experts du Pôle RSE de Baker Tilly

Photo Arnaud Bergero - Goodwill Management

Arnaud Bergero
Directeur Général
Goodwill-management

Référent ESG
Baker Tilly International

Photo Delphine Leduc

Delphine Leduc
Associée – CAC –
Directrice du Pôle
Stratégie et Audit RSE
Baker Tilly

Photo Sarah Desguin

Sarah Desguin
Directrice de projets
Act21

Une masterclass animée par le Pôle RSE de Baker Tilly

Groupe pluridisciplinaire et engagé en RSE depuis de nombreuses années, Baker Tilly accompagne les dirigeants au quotidien dans toutes les problématiques liées à leur entreprise.

Conscient de la nécessité pour les sociétés d’accélérer leur transition vers des modèles plus responsables, le groupe Baker Tilly renforce son offre sur les sujets de durabilité et propose un accompagnement 360° au service d’une performance soutenable autour de trois activités :

>       Le conseil assuré par Goodwill-management, cabinet de conseil RSE

>       Les solutions logicielles de reporting ESG développées par Act21

>       L’audit RSE réalisé par Baker Tilly

La complémentarité des expertises et le partage de valeurs communes constitue la force du groupe Baker Tilly dans l’accompagnement sur les enjeux RSE des entreprises.

CSRD : Décryptage des ESRS, les standards européens de l’information de durabilité

CSRD : Décryptage des ESRS, les standards européens de l’information de durabilité

Le 31 juillet 2023, la Commission européenne (CE) a publié le règlement délégué relatif au premier jeu de normes européennes d’information en matière de durabilité. On parle des ESRS pour European Sustainability Reporting Standards.

Socle de la Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD), ces normes définissent un langage commun pour permettre aux entreprises européennes de communiquer sur les sujets de durabilité.

Qu’est-ce que les ESRS ? Comment ont-elles été définies ? Comment sont-elles construites ? Qui est concerné ? A partir de quelle date les entreprises devront s’y conformer ?

C’est quoi les ESRS ?

Les ESRS sont les normes européennes d’information en matière de durabilité.

Difficile de vous parler des ESRS sans revenir sur la CSRD. Entrée en vigueur en janvier 2023, la CSRD impose aux entreprises la rédaction d’un rapport de durabilité détaillant toutes les politiques liées à l’environnement, au social et à la gouvernance de l’entreprise. La CSRD est une directive, que l’ensemble des pays membres doivent transposer dans leurs droits nationaux d’ici fin 2023. Elle définit les seuils, le calendrier et les grands axes du rapport de durabilité (modèle d’affaires, risques, opportunités) ainsi que le contenu thématique sur les piliers ESG.

D’après le règlement délégué publié par la Commission européenne en juillet 2023 :

« les ESRS spécifient les informations qu’une entreprise publie sur ses incidences, risques et opportunités importants en ce qui concerne les questions de durabilité dans les domaines environnemental, social et de la gouvernance»

La CSRD s’appuie sur les ESRS, un règlement plus opérationnel qui définit le contenu et le format de l’information à publier dans le rapport de durabilité. Les ESRS précisent également les méthodologies à appliquer (double matérialité, chaîne de valeur…).

La CSRD et les ESRS visent le même objectif : fournir une information de durabilité de qualité, fiable, pertinente et comparable entre tous les acteurs économiques. Avec la CSRD et les ESRS, l’Union européenne a pour ambition de mettre sur le même plan l’information de durabilité et l’information financière.

Les ESRS s’appliqueront au sein de l’Union européenne à toutes les entreprises qui seront soumises à la publication d’un rapport de durabilité selon la CSRD.

Des normes ESRS qui s’appuient sur les 3 thématiques ESG (Environnement, Social et Gouvernance)

Avec la CSRD et les ESRS, les entreprises devront publier des informations de durabilité sur l’ensemble des sujets environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), en appliquant une analyse de double matérialité. Allant au-delà de la matérialité financière promue par l’ISSB, l’analyse de double matérialité prend en compte à la fois la façon dont les différentes questions de durabilité affectent l’entreprise au plan financier ET les impacts des activités de l’entreprise sur les personnes et l’environnement.

Ce premier jeu de normes définit le socle commun normalisé sur lequel l’ensemble des entreprises doivent communiquer des informations de durabilité. D’autres jeux de normes viendront le compléter en 2024 et 2025, notamment les normes sectorielles et également celles à destination des PME côtées et des entreprises non européennes.

Concrètement, ce jeu publié en juillet 2023 comprend 12 projets de normes, dont deux normes transversales et dix normes thématiques, dont cinq sur les questions environnementales, quatre sur les questions sociales et une sur la gouvernance.

Schéma normes ESRS - Goodwill-management

Deux normes transverses

Les deux normes transverses détaillent les principes à respecter par les entreprises pour fournir une transparence globale sur leur mode de fonctionnement à leurs parties prenantes.

  1. La norme ESRS 1 détaille les principes généraux pour la publication du rapport. Il décrit l’architecture, les principes et les concepts généraux des normes ESRS
  2. La norme ESRS 2 définit les renseignements à communiquer obligatoirement par l’entreprise sur tous les sujets de durabilité. Cette norme détaille comment l’entreprise prépare sa déclaration de durabilité ; quels sont les processus, contrôles et procédures à mettre en place en matière de gouvernance ; quels éléments de la stratégie se rattachent à des questions de durabilité ou influencent le modèle économique et la chaîne de valeur de l’entreprise ; comment les intérêts et les avis des parties intéressées sont pris en compte dans la stratégie et le modèle économique ; quelle est la procédure d’identification des incidences, risques et opportunités ; quelles politiques et actions l’entreprise met en place sur les questions de durabilité ? Quels sont les performances de l’entreprise, les cibles fixées et progrès accomplis ?

Cinq normes environnementales

Pour la thématique Environnement, il existe 5 normes ESRS :

  1. La norme E1 sur le changement climatique est alignée sur TCFD (Task Force on Climate-related Financial Disclosures). Elle permet de comprendre les efforts d’atténuation passés, actuels et futurs et l’impact du changement climatique sur l’activité.
  2. La norme E2 sur la pollution détaille les polluants rejetés par l’entreprise et les postes les plus émetteurs.
  3. La norme E3 sur les ressources hydriques et marines s’intéresse à la consommation d’eau de l’entreprise et à la pollution des zones d’eau qu’elle génère.
  4. La norme E4 sur la biodiversité et les écosystèmes permet de décrire l’impact de l’entreprise sur son environnement et la biodiversité.
  5. La norme E5 sur l’utilisation des ressources et l’économie circulaire détaille le type de ressources utilisées et la manière dont elle s’inscrit dans une démarche d’économie circulaire.

Quatre normes sociales

Une entreprise joue un rôle – pouvant être positif comme négatif – dans l’économie locale, l’emploi et la population. Avec la CSRS, l’entreprise devra communiquer sur les points suivants :

  1. La norme S1 sur les effectifs de l’entreprise permet de décrire et d’évaluer la qualité des conditions de travail au sein de l’entité (rémunération, diversité, formation, etc.) ;
  2. La norme S2 sur les employés de la chaîne de valeur permet de décrire les politiques encadrant les employés de ses parties prenantes et ses fournisseurs, les processus de travail et les objectifs de réduction des impacts ;
  3. La norme S3 sur les communautés affectées permet de savoir si l’impact de l’entreprise est positif ou négatif ;
  4. La norme S4 sur les consommateurs et les utilisateurs permet de partager des informations concernant les utilisateurs finaux de ses produits ou services – l’acquisition de la marchandise et son utilisation.

Une norme sur la gouvernance

La norme ESRS G1 évoque les thèmes suivants : la culture d’entreprise et les politiques de conduite des affaires, la gestion des relations avec les fournisseurs et la prévention et détection de la corruption.

Comment sont structurées les normes ESRS ?

La CSRD élargit considérablement les sujets couverts par le reporting de durabilité et les normes ESRS permettent d’approfondir encore plus l’exhaustivité des informations à publier selon chaque thèmatique ESG. Elle se structure de la manière suivante en sujet, sous-sujet, sous-sous-sujet, exigence de divulgation (DR) et enfin l’information, aussi appelée datapoints.

Structure des ESRS - CSRD - Goodwill-management

L’information de durabilité, ou datapoints pourra prendre deux formes :

  • Qualitative : par exemple expliquer de quelle manière les risques climatiques ont (ou auront) une influence significative sur la situation financière de l’entreprise, ses résultats financiers et ses perspectives d’avenir.
  • Quantitative : par exemple communiquer sur les montants monétaires et le pourcentage des actifs exposés à un risque physique important à court, moyen et long terme, avant l’adoption de mesures d’adaptation au changement climatique.

Comment ces normes ont-elles été définies ?

La Commission européenne (CE) a mandaté l’EFRAG pour rédiger les projets de normes encadrant la CSRD.

L’EFRAG (European Financial Reporting Advisory Group) a pour rôle de développer et de promouvoir la voix européenne dans l’élaboration des normes comptables internationales (IFRS).

L’EFRAG s’est appuyé sur les recommandations de la TCFD (Task Force on Climate-related Financial Disclosures) pour la structure des ESRS et s’est assurée que les normes soient conformes aux autres législations européennes.

Le 29 avril 2022, l’EFRAG a lancé une consultation publique de plusieurs mois sur une première version des normes, nommées exposés-sondages. Pour revoir sa copie, l’EFRAG a pris en compte les commentaires de plus de 700 parties prenantes et également les changements apportées entre temps au projet de directive CSRD.

En novembre 2022, l’EFRAG a ainsi remis à la CE 12 projets de normes non sectorielles.

Malgré des ajustements que nous détaillons dans le paragraphe suivant, la CE a globalement repris le contenu proposé de l’EFRAG, comprenant 12 normes couvrant le spectre complet des sujets ESG (Environnement, Social et Gouvernance).

Quelles sont les principales évolutions des ESRS ?

Pour répondre aux inquiétudes quant aux difficultés pour les entreprises de mettre en œuvre de la CSRD, la Commission européenne a apporté des ajustements aux normes ESRS proposées par l’EFRAG. Ces ajustements introduisent une mise en application plus progressive des normes, afin de laisser plus de temps aux entreprises, surtout les plus petites, pour se mettre en conformité.

  1. L’analyse de double matérialité devient centrale et concerne toutes les normes ESRS, à l’exception de l’ESRS 2 (sur les informations générales). Concrètement, l’analyse de matérialité déterminera sur quels indicateurs ESG l’entreprise devra communiquer. Par exemple, le rapport de durabilité prendra en compte le changement climatique si l’entreprise considère qu’elle a un impact sur le changement climatique et à l’inverse que ce dernier a un impact sur sa performance financière.
  2. En donnant plus de poids à l’analyse de matérialité, la Commission a réduit le nombre d’informations obligatoires. L’analyse de matérialité déterminera si un enjeu est matériel ou non pour l’entreprise. Si l’entreprise considère qu’un sujet n’est pas matériel, elle n’aura pas communiquer d’informations sur ce dernier.
  3. La CE a également renforcé les dispositions transitoires (phase-in), listées dans ESRS 1 (sur les principes généraux). Ces dispositions transitoires rendent plus progressive la mise en œuvre de la CSRD pour les entreprises ou groupes n’excédant pas 750 salariés. Ces entreprises pourront notamment omettre la première année toutes les informations listées par ESRS S1 (sur les effectifs) la première année et toutes les informations listées par ESRS E4 (sur la biodiversité) et ESRS S2 à S4 (sur les travailleurs au sein de la chaîne de valeur, les communautés affectées et les consommateurs et utilisateurs) les deux premières années.
  4. La CE a également ajouté des modifications ciblées (mesures de sauvegarde et flexibilité), principalement pour garantir la proportionnalité des exigences en termes d’informations à fournir. Par exemple pour ESRS E1 (sur le changement climatique), les entreprises de moins de 750 salariés peuvent la première année omettre toutes les données sur les émissions du scope 3 et les émissions totales de GES.
  5. Ces ajustements renforcent également la cohérence avec le cadre légal européen.
  6. Ils insistent enfin sur l’interopérabilité avec les autres normes d’information en matière de durabilité qui sont reconnues au niveau mondial, notamment la GRI et celles de l’ISSB.

Les ESRS sont-elles harmonisées avec les normes de la GRI et les standards de l’ISSB ?

Tout a fait, afin d’éviter aux entreprises un double voir un triple effort de reporting ESG, l’Union européenne a travaillé sur l’harmonisation des normes ESRS avec celles de la GRI (Global Reporting Initiative) et les standards de l’ISSB (International Sustainability Standards Board) pour atteindre un «degré d’interopérabilité très élevé». Concrètement, si votre reporting de durabilité est conforme aux critères ESRS, vous répondez également aux critères internationaux de l’ISSB.

L’EFRAG a d’ailleurs publié une table de correspondance (PDF) entre les ESRS et le standard international de l’ISSB.

Il est cependant important de noter la différence d’approche sur le sujet de la matérialité. Alors que les normes ESRS et le GRI intègrent la double matérialité, l’ISSB privilégie l’approche de la matérialité simple, aussi appelée financière.

À quelle date les entreprises devront-elles se conformer aux normes ESRS ?

Voici le calendrier d’application de la CSRD et des ESRS :

  • Dès 2025 (sur données 2024) : Les entreprises déjà concernées par la NFRD (Entités d’intérêt public de + de 500 salariés en moyenne, 25 M€ de total bilan ou 50 M€ de chiffre d’affaires
  • Dès 2026 (sur données 2025) : Les entreprises qui dépassent 2 des 3 seuils suivants : +250 collaborateurs en moyenne, 50 M€ CA ou 25 M€ de bilan
  • Dès 2027 (sur données 2026) : Les PME cotées sur un marché règlementé de l’UE (10 à 250 salariés), avec une possibilité de différer leur obligation de reporting pendant 3 ans avec un standard allégé.
  • Dès 2029 (sur données 2028) : Les entreprises non-UE qui génèrent un CA > 150 M€ dans l’UE pendant les deux dernières années consécutives et qui ont au moins une succursale ou filiale dans l’UE qui génère un chiffre d’affaires > 40M€ l’année précédente

En conclusion : un conseil, n’attendez pas pour vous préparer

Avec la publication des normes ESRS et des datapoints, les entreprises ont toutes les clés en main pour se préparer dès à présent aux exigences de la CSRD.

Malgré les allégements introduits par la Commission européenne, la mise en oeuvre de la CSRD et des ESRS reste un réel défi pour les entreprises. Il s’agit en effet d’un exercice de transparence bien plus complet et exigeant que celui de la NFRD. De plus, l’information de durabilité devra être auditée, avec une assurance modérée dans un premier temps, qui devrait tendre à terme vers une assurance raisonnable.

Au delà de l’aspect purement réglementaire, la CSRD représente bel et bien une opportunité pour approfondir l’intégration des enjeux de durabilité au coeur de la stratégie de l’entreprise et contribuer à améliorer sa performance globale. 

Pour aller plus loin, découvrez l’épisode du podcast Know dédié à la CSRD avec Delphine Leduc, Directrice du Pôle reglementaire et Audit RSE de Baker Tilly :

Brochure | Mettre en oeuvre une politique RSE exigeante et rentable

Merci votre inscription est bien effectuée

Brochure | Mesurer la performance économique de la RSE

Merci votre inscription est bien effectuée

Lettre du capital immatériel #25

Téléchargez le dernier numéro de la lettre du capital immatériel. 

Merci votre inscription est bien effectuée

Lettre du capital immatériel #24

Téléchargez le numéro 24 de la lettre du capital immatériel. 

Merci votre inscription est bien effectuée

Lettre du capital immatériel #23

Téléchargez le numéro 23 de la lettre du capital immatériel. 

Merci votre inscription est bien effectuée

Lettre du capital immatériel #22

Téléchargez le numéro 22 de la lettre du capital immatériel. 

Merci votre inscription est bien effectuée

Lettre du capital immatériel #21

Téléchargez le numéro 21 de la lettre du capital immatériel. 

Merci votre inscription est bien effectuée

Lettre du capital immatériel #20

Téléchargez le numéro 20 de la lettre du capital immatériel. 

Merci votre inscription est bien effectuée

Lettre du capital immatériel #19

Téléchargez le numéro 19 de la lettre du capital immatériel. 

Merci votre inscription est bien effectuée

Lettre du capital immatériel #18

Téléchargez le numéro 18 de la lettre du capital immatériel. 

Merci votre inscription est bien effectuée

Lettre du capital immatériel #17

Téléchargez le numéro 17 de la lettre du capital immatériel. 

Merci votre inscription est bien effectuée

Lettre du capital immatériel #16

Téléchargez le numéro 16 de la lettre du capital immatériel. 

Merci votre inscription est bien effectuée

Lettre du capital immatériel #15

Téléchargez le numéro 15 de la lettre du capital immatériel. 

Merci votre inscription est bien effectuée

Lettre du capital immatériel #14

Téléchargez le numéro 14 de la lettre du capital immatériel. 

Merci votre inscription est bien effectuée

Lettre du capital immatériel #13

Téléchargez le numéro 13 de la lettre du capital immatériel. 

Merci votre inscription est bien effectuée

Lettre du capital immatériel #12

Téléchargez le numéro 12 de la lettre du capital immatériel. 

Merci votre inscription est bien effectuée

Lettre du capital immatériel #11 et #10

Téléchargez le numéro 10 et 11 de la lettre du capital immatériel. 

Merci votre inscription est bien effectuée

Lettre du capital immatériel #9

Téléchargez le numéro 9 de la lettre du capital immatériel. 

Merci votre inscription est bien effectuée

Lettre du capital immatériel #8

Téléchargez le numéro 8 de la lettre du capital immatériel. 

Merci votre inscription est bien effectuée

Lettre du capital immatériel #7

Téléchargez le numéro 7 de la lettre du capital immatériel. 

Merci votre inscription est bien effectuée

Lettre du capital immatériel #6

Téléchargez le numéro 6 de la lettre du capital immatériel. 

Merci votre inscription est bien effectuée

Lettre du capital immatériel #5

Téléchargez le numéro 5 de la lettre du capital immatériel. 

Merci votre inscription est bien effectuée

Lettre du capital immatériel #4

Téléchargez le numéro 4 de la lettre du capital immatériel. 

Merci votre inscription est bien effectuée

Lettre du capital immatériel #3

Téléchargez le numéro 3 de la lettre du capital immatériel. 

Merci votre inscription est bien effectuée

Lettre du capital immatériel #2

Téléchargez le numéro 2 de la lettre du capital immatériel. 

Merci votre inscription est bien effectuée

Lettre du capital immatériel #1

Téléchargez le numéro 1 de la lettre du capital immatériel. 

Merci votre inscription est bien effectuée

Télécharger l'article d'Alan Fustec

Merci votre inscription est bien effectuée

Téléchargez le volet 1 de la méthode Thésaurus Capital Immatériel

Merci votre inscription est bien effectuée

Téléchargez le volet2 de la méthode Thésaurus Capital Immatériel

Merci votre inscription est bien effectuée

Brochure | Mettre en oeuvre une politique RSE exigeante et rentable

Merci votre inscription est bien effectuée

Brochure | Mettre en oeuvre une politique RSE exigeante et rentable

Merci votre inscription est bien effectuée

Brochure | Mettre en oeuvre une politique RSE exigeante et rentable

Merci votre inscription est bien effectuée

Brochure | Mettre en oeuvre une politique RSE exigeante et rentable

Merci votre inscription est bien effectuée

Catalogue de formations | Goodwill-management

Merci votre inscription est bien effectuée