Le jour du dépassement
Le 1er août, l’humanité a consommé toutes les ressources renouvelables que la planète peut produire en un an, selon l’ONG Global Footprint Network.
Si le jour du dépassement a exceptionnellement reculé de 3 semaines en 2020 en raison des mesures pour lutter contre la crise sanitaire. Ce recul aura été de courte durée puisque le jour du dépassement stagne depuis 2021. En 2024, le jour du dépassement a lieu le 1er août.
Jour du dépassement en 1970 : 29 décembre
Jour du dépassement en 1990 : 11 octobre
Jour du dépassement en 2024 : 1er août
Concrètement comment se calcule le jour du dépassement ?
Global Footprint Network, un institut international de recherche qui conseille les gouvernements et les institutions financières en matière de gestion des ressources naturelles et de changement du climat, réalise chaque année un calcul pour déterminer le « jour du dépassement » (overshoot day en anglais).
A partir de données fournies par l’ONU, elle compare l’exploitation des ressources naturelles de la Terre par l’Homme avec la capacité de la planète à régénérer ces ressources tout en absorbant les déchets produits.
Le Jour du Dépassement Global indique chaque année la date à laquelle la demande exercée par l’humanité sur la nature (Empreinte Écologique) dépasse la capacité de la planète à régénérer ces ressources et à absorber les déchets dont les émissions de carbone (biocapacité).
Jour du dépassement = ( Biocapacité / Empreinte écologique ) X 365
Le calcul de la biocapacité
Les terres cultivées, les forêts, les prairies, les zones de pêches n’ont pas toutes la même biocapacité. Or pour mesurer notre empreinte écologique, il faut additionner ces surfaces entre elles. C’est pourquoi une unité de mesure a été inventée : l’hectare global (il s’agit de l’espace biologiquement productif, avec une productivité mondiale moyenne). Elle s’appuie sur le rendement agricole de chaque surface : plus une surface peut produire de ressources, plus elle compte d’hectares globaux.
Le calcul de l’empreinte écologique
Selon l’échelle utilisée (locale, nationale ou internationale), les données disponibles ne sont pas les mêmes et les méthodes de calculs varient. Il est parfois difficile de s’y retrouver pour les entreprises qui souhaitent mesurer leur empreinte écologique. Par exemple, Goodwill-management et des experts du sujet de l’École des Mines de Saint-Etienne ont accompagné l’INPI dans le calcul de son empreinte écologique en 2013.
Il faut également noter que l’empreinte écologique ne prend pas en compte les prélèvements d’eau douce, les pertes de biodiversité, les pollutions par des substances toxiques, la notion d’épuisement des ressources naturelles et les risques naturelles et industrielles.
Un indicateur utile qui contribue à la prise de conscience
Le jour du dépassement n’est donc pas une donnée absolue mais bien un indicateur utile qui illustre, de manière simple, une nature complexe. De plus, les résultats sont sans appel, chaque année le jour du dépassement avance un peu plus.
La surexploitation des ressources naturelles conduit à l’endommagement du capital naturel du monde sous forme de déforestation, d’érosion des sols, d’appauvrissement de la biodiversité, ou encore d’accumulation de carbone dans l’atmosphère. Si nous ne changeons rien et continuons à puiser autant de ressources, nous aurons besoin de l’équivalent de 2 planètes en 2030 et notre jour de dépassement sera avancé à la fin du mois de juin.
Les solutions
En décembre 2016, près de 200 pays ont signé l’Accord de Paris sur le climat. L’objectif est de maintenir le réchauffement climatique en deçà de 2°C par rapport aux températures de la période pré-industrielle. Pour atteindre cet objectif ambitieux, l’humanité doit atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. Cette trajectoire va nécessairement impliquer des modifications profondes à tous les niveaux de l’économie et la mobilisation de tous.
De nombreuses initiatives se développent au quotidien pour répondre à ce défi. Par exemple, le Global Footprint Network a lancé la campagne #MOVETHEDATE, destinée à mobiliser le grand public sur ce sujet. Elle s’articule autour d’une série d’actions réalisables par tous au quotidien comme par exemple organiser un diner végétarien, réduire sa consommation d’énergie ou encore faire du covoiturage.