Evaluer l’empreinte étendue de l’entreprise, en valeur absolue
Si l’intégration de la responsabilité sociétale s’accélère dans l’entreprise, il est urgent d’agir pour répondre aux grands défis sociaux et à l’urgence climatique.
Nous assistons à un changement de paradigme du côté des entreprises, les mots ne suffisent plus. Les entreprises ont un rôle à jouer et doivent rendre des comptes à leurs parties prenantes.
Pour devenir plus résiliente, sobre et locale, l’entreprise doit piloter sa performance globale. Mais comment mesurer les actions d’une entreprise sur le volet économique, social, sociétal mais aussi environnemental ?
Goodwill-management et Baker Tilly proposent une méthodologie de mesure de la l’empreinte étendue de l’entreprise et de sa chaîne de fournisseurs.
Un premier pas vers une comptabilité étendue (ou une comptabilité en triple capital.
Il faut passer d’une RSE qui se raconte, à une RSE qui se compte et qui permette in fine de passer à l’action !
Pourquoi mesurer l’empreinte économique, sociale, sociétale et environnementale ?
La comptabilité mesure très bien la performance économique et financière de l’entreprise. Cependant, elle reflète mal la performance sociale et environnementale.
La triple empreinte permet donc de compléter la comptabilité avec une vision en 3 dimensions de l’entreprise : économique, sociale et environnementale.
La triple empreinte contribue à la transition et au changement de trajectoire des entreprises.
L’intérêt pour l’entreprise est double :
- Transformer les modèles économiques pour aller vers une performance durable et globale, qui se pilote.
- Rendre compte de la performance globale de l’entreprise auprès de ses parties prenantes
Comment mesurer l’empreinte étendue de l’entreprise ?
L’empreinte de l’entreprise et de sa chaîne de fournisseurs se financiarise en 3 étapes :
L'empreinte socio-économique
pour déterminer la valeur ajoutée de l’entreprise. Il s’agit de la contribution de l’entreprise et de sa chaîne de fournisseurs au PIB.
L'empreinte sociale et sociétale
en fonction du côut et des bénéfices des indicateurs sociaux (absentéisme, turnover, accidents du travail, égalité femmes-hommes…) pour le salarié d’une part, pour la société d’autre part
L'empreinte environnementale
qui évalue le coût environnemental des impacts de l’activité de l’entreprise sur son écosystème (pollution de l’eau, artificialisation des sols, production de déchets…).
La mesure de l’empreinte socio-économique
À travers ses choix et les achats effectués auprès de sa chaîne de fournisseurs, l’entreprise contribue plus ou moins au développement économique du territoire et au soutien des emplois. L’empreinte socio-économique se décompose en impacts direct, indirect et induit. On parle aussi parfois d’empreinte économique ou d’empreinte locale.
La mesure de l’empreinte sociale et sociétale
En employant des collaborateurs, en assurant leur sécurité, en garantissant une bonne qualité de vie au travail, l’entreprise crée de la valeur sociale pour ses collaborateurs et sociétale pour la société. A l’inverse, de mauvaises conditions de travail et de la précarité détruisent de la valeur sociale ou sociétale.
L’empreinte sociale et sociétale porte sur plusieurs thématiques, étudiées à la fois du côté de l’entreprise et de sa chaîne de fournisseurs.
Santé et sécurité
Coût des accidents du travail et maladies professionnelles
Précarité de l'emploi
Coût des emplois précaires : contrats d’intérim et CDD
Mécénat
Gain lié au mécénat de compétences pour l’entreprise bénéficiaire
Insertion professionnelle
Coût de chômage évité par l’emploi de salariés séniors et handicapés
Formation
Gain lié à la formation d’alternants et le coût lié à l’absence de formation
Télétravail
Gain lié aux temps de trajet évités aux salariés
Ecarts salariaux hommes-femmes
Perte de pouvoir d’achats pour les femmes moins rémunérées
Achats auprès du secteur protégé
Gain lié aux emplois soutenus dans les structures adaptées
La mesure de l’empreinte environnementale
Le calcul de l’empreinte environnementale d’une entreprise consiste en la monétarisation des 7 impacts environnementaux de son activité sur son écosystème, concernant les thématiques suivantes :
Pollution de l'air
Emission de GES
Utilisation des sols et biodiversité
Gestion des déchets
Pollution de l'eau
Consommation d'eau
Extraction de ressources fossiles et minérales
Comment se présente le résultat d’une étendue empreinte (ou triple empreinte) ?
Voici un exemple d’empreinte étendue, réalisée en 2020 pour une PME de l’agroalimentaire implantée en Bretagne.
Attention, cette représentation est une vision synthétique de l’empreinte. Un impact positif ne peut pas compenser un impact négatif même au sein d’une thématique.
De l’empreinte étendue à la comptabilité étendue
Les comptes de résultats et bilan étendus
L’empreinte étendue, mesurée en valeur absolue et explicitée précédemment, permet de rendre compte de l’impact social, sociétal et environnemental de l’activité de l’entreprise.
Afin de se positionner et de pouvoir mesurer le chemin qu’il reste à réaliser pour maintenir son empreinte dans un cadre acceptable, il est pertinent pour une entreprise de réaliser sa comptabilité étendue (également appelée comptabilité en triple capital ou multi-capitaux).
La méthodologie proposée par Goodwill-management permet de confronter les impacts de l’entreprise (c’est-à-dire le compte de résultat), aux seuils définis comme étant les maximums à ne pas dépasser. Cela permet ensuite de déterminer si l’activité de l’entreprise est au-delà ou non des seuils jugés comme acceptables pour le bon développement de l’humanité.
Si l’entreprise dépasse les seuils, on pourra alors considérer qu’elle contracte une dette, envers ses salariés (dépassement du seuil social), envers la société (dépassement du seuil sociétal) ou bien envers la nature (dépassement du seuil environnemental).
Une affaire de seuils
Pour déterminer les seuils au-delà desquels l’entreprise ne devraient plus utiliser son capital social, détériorer son capital sociétal, consommer ou émettre son capital environnemental, plusieurs méthodologies ont été utilisées.
Les seuils déterminant si l’entreprise est endettée ou non, ont été élaborés de plusieurs façons :
- Les seuils environnementaux ont été établis selon les limites planétaires. Chaque entreprise a le droit de consommer du capital naturel, en deçà des limites planétaires qui lui sont attribuées.
- Les seuils sociétaux sont établis selon la contribution de l’entreprise à la société. L’entreprise ne doit pas consommer plus que ce à quoi elle contribue (notamment via les impôts qu’elle paye).
- Les seuils sociaux sont les plus difficiles à établir car ils ne seront pas issus de la littérature scientifique. Ils seront soit positionnés de façon conventionnelle à 0 soit selon une valeur empirique.
Une nouvelle façon de mesurer la rentabilité
Pour être alors rentable, l’entreprise ne devra contracter aucune dette, dans aucun des impacts de l’ensemble des thématiques définies et mesurées. Concrètement, cela signifie que la seule manière de rembourser une dette sera alors réduire son impact et non pas de la compenser via un autre impact.
Il faut également prendre en compte que le coût de réparation future est bien plus important que le coût d’évitement. En d’autres termes, l’impact économique de l’inaction sera beaucoup plus important que le coût économique qui permettrait d’éviter les impacts.
Ainsi, le montant des dettes d’une entreprise augmente avec le temps : une dette dont l’entreprise ne s’acquitte pas en année n aura une valeur plus importante en année n+1.
Ils nous font confiance pour mesurer leur empreinte étendue
Vous souhaitez être contacté(e) par notre équipe ?
N’hésitez pas à nous laisser un message, nous nous ferons un plaisir de répondre à vos questions.
Aller plus loin
- Conférence PRODURABLE : comment intégrer la mesure du capital humain et naturel au service de la soutenabilité des entreprises ?
- Mesurer l’empreinte environnementale
- Evaluer l’empreinte socio-économique