Né en 1995, le réseau CHANTIER école est un acteur de l’Economie Sociale et Solidaire du secteur de l’Insertion par l’Activité Economique (IAE). Son objectif est de regrouper les chantiers d’insertion afin de mutualiser leurs compétences et leurs méthodes autour de valeurs communes. A ce titre, l’association CHANTIER école vise à développer la professionnalisation des acteurs, capitaliser, diffuser les bonnes pratiques de ces derniers, accompagner la mise en œuvre des politiques publiques, développer et porter un plaidoyer en faveur des modèles que nous défendons.
Le réseau CHANTIER école regroupe 700 adhérents portant 1 200 Ateliers et Chantiers d’Insertion (ACI), 36 000 salarié-es dont 30 000 salarié-es en parcours.
Pourquoi une étude ?
La défense des structures publiques (ou plus largement des structures subventionnées par l’État) et la crainte de leur remise en cause sont des thèmes récurrents du débat politique. Aujourd’hui la baisse des ressources fiscales et des subventions publiques touche plusieurs types de ces structures dont l’utilité est questionnée. C’est le cas du secteur associatif et notamment du Réseau National Chantier École.
Face à ces enjeux de financement, il devient essentiel pour ces organismes de démontrer qu’ils ne représentent pas une dépensemais bien au contraireun investissement. Le cabinet Goodwill-management propose de dépasser une approche de la gestion par les coûts et défend un système de pilotage par la création de valeur.
Les coûts sont importants mais ils doivent être étudiés au regard de la valeur créée.
Face au manque de visibilité de leurs actions et à la baisse de leurs ressources, le Réseau National Chantier École a missionné le cabinet Goodwill-management afin de réaliser une étude de performance économique
De quoi se compose l’empreinte des chantiers d’insertion ?
De même qu’une entreprise assure sa pérennité par sa rentabilité, un Atelier et Chantier d’Insertion (ACI) peut mesurer sa performance économique en comparant les coûts qu’il représente avec les retombées économiques qu’il génère.
Une empreinte « simple »
Comme n’importe quelle organisation et par leur simple existence, les ACI laissent une empreinte économique « simple »sur leur territoire.
L’empreinte simple se compose tout d’abord d’un impact « direct », qui correspond à la valeur ajoutée et aux effectifs de l’ACI.
Cependant, par les achats locaux qu’elles réalisent, les taxes dont elles s’acquittent et les salaires qu’elles versent à leurs collaborateurs, les ACI ont un impact dit « indirect » (qui correspond à la valeur ajoutée et aux emplois soutenus chez les fournisseurs du fait des achats de l’ACI) et induit (qui correspond à l’impact dans l’économie de la consommation des salariés de l’ACI et des salariés des fournisseurs de l’ACI).
En reproduisant le fonctionnement d’une économie sur une région, l’étude de l’empreinte simple permet de comprendre comment les flux monétaires des ACI impactent leur région d’implantation et donc de calculer ses impacts indirects et induits, en termes de richesse et d’emploi soutenus. C’est ce qu’on appelle la propagation.
Une empreinte socio-économique élargie
En tant que structure de l’ESS, les chantiers d’insertion ont également un impact social sur leur territoire d’implantation. Mesurer cet impact social permet au réseau CHANTIER école de démontrer que son coeur de métier génère une valeur additionnelle, que l’on pourrait appeler une « valeur sociétale ajoutée », bien supérieure à l’empreinte simple. Ainsi l’empreinte socio-économique des ACI s’élargit avec les services qu’ils rendent.
Quels sont ces services rendus ? L’ACI dispense des formations, propose des aides, recycle, répare, entretient des espaces verts, transporte des personnes, rénove des bâtiments, …
Ainsi ils soutiennent la création de richesse et d’emplois :
- Les salariés montent en compétence, ont de meilleurs revenus, retrouvent plus vite du travail et améliorent leur situation personnelle ;
- Les entreprises réduisent leurs dépenses en formation et en cout d’habilitation ;
- L’état verse moins d’aides sociales.
Après avoir évalué l’impact social des activités des ACI et l’avoir traduit en bénéfices, l’empreinte socio-économique « élargie » des ACI sur leur territoire a été calculée en propageant ces retombées économiques.
L’empreinte totale de l’ACI correspond donc à la somme de leur empreinte simple et de leur empreinte socio-économique élargie.
Des ACI créatrices de valeurs
En comparant ce qu’elles coûtent à ce qu’elles rapportent à la collectivité (empreinte totale), Goodwill-management a démontré que les ACI contribuent à générer en moyenne une valeur 5 fois supérieure aux ressources qu’elles mobilisent. C’est-à-dire que chaque euro investi dans des ACI apporte une valeur ajoutée de 5 euros.
Cette étude démontre que les ACI portent de nombreuses actions qui ont un effet bénéfique quantifiablepour l’État, les entreprises et la société civile.
La valorisation financière de ces actions permet de donner aux parties prenantes une vision plus exacte de lacontribution économique et sociétale des ACI. Il est de plus à souligner que les empreintes calculées correspondent à des valeurs minimales. En effet les ACI ont également des impacts non quantifiables mais non négligeables (par exemple sur la qualité de l’environnement).