étude | Relocation
Quel est le potentiel de localisation et de relocalisation en Bretagne à horizon 2030 ?Les crises sanitaire et géopolitique ont mis en évidence la vulnérabilité et la dépendance de nos économies face aux fournisseurs étrangers. Elle questionne l’organisation de notre système de production et les chaînes d’approvisionnement. Avec la pandémie mondiale, les appels à relocaliser se sont multipliés.
Dans un contexte de relance, il peut être intéressant pour certaines entreprises de relocaliser en France. La relocalisation présente à la fois des avantages et des inconvénients.
Le réseau Produit en Bretagne (PEB), dont la mission est de participer à la dynamique économique, culturelle et responsable de la Bretagne, a fait appel à Goodwill Management pour réaliser la première étude sur le potentiel de relocalisation en Bretagne. Cette réflexion n’est pas nouvelle pour PEB, qui a lancé dès 2010 une campagne sur la relocalisation.
Il s’agit d’une première étape dans la réflexion autour de la relocalisation à l’échelle du territoire.
Comment évaluer le potentiel de relocalisation en Bretagne ?
Cette étude s’intéresse aux relocalisations et aux localisations qui peuvent être envisagées en Bretagne à horizon 2030.
Définitions
La relocalisation économique désigne un changement d’implantation géographique de tout ou partie des activités d’une entreprise qui a pour objectif de rapprocher les lieux de production de ceux de consommation. Elle peut aussi être définie comme le retour dans un pays développé d’une activité qui avait précédemment été délocalisée dans un pays en développement.
La localisation désigne quant à elle le développement d’activités qui permettent d’éviter des délocalisations dans le futur.
Cette étude considère que les relocalisations ou les localisations reposent sur 3 dimensions
- La soutenabilité ;
- La nécessaire maintien de la compétitivité ;
- La compréhension des mécanismes pour mettre en place une stratégie de relocalisation fiable.
Les principales étapes pour construire cette étude :
- Calculer toutes les importations et les exportations par secteur (données INSEE, douanes, Bretagne Développement Innovation (BDI) et France Stratégie)
- Sélectionner les secteurs pour lesquels l’import et l’export sont importants
- Séparer les secteurs BtoB du BtoC
- Créer un indice de faisabilité des relocalisations par secteur
- Identifier et interviewer les entreprises acheteuses et productrices pour affiner les résultats (Naval Group, Groupe Le Graët, Groupe Hénaff, BA Systèmes)
- Établir une liste des produits à relocaliser et du potentiel économique que cela représente en euros et en emplois.
Zoom sur l’économie de la Bretagne historique
Pour réaliser cette étude, l’équipe de Goodwill-management s’est intéressée à la Bretagne historique, composée de 5 départements.
Pour identifier son potentiel de relocalisation, l’économie bretonne a été passée au crible.
Les secteurs entraînant l’économie bretonne sont appelés “locomotives”. 4 secteurs “locomotives” ont été identifiés pour la Bretagne :
- La défense ;
- L’agroalimentaire ;
- Le numérique ;
- L’agriculture.
Pour compléter cette analyse, 4 secteurs “wagons” ont été identifiés. Il s’agit des attelages des 4 secteurs locomotives identifiés précédemment. Il s’agit de regroupements ou de parties de secteurs.
L'agriculture et l'agro-alimentaire
- 3ème région française en part de l’agriculture dans l’emploi total
- L’agroalimentaire représente 40% des emplois industriels
Le secteur maritime
- 2ème région maritime
- 5 % de l’emploi régional, soit 3 fois plus que la moyenne nationale
Le numérique
- 3ème région française en part de l’ensemble des emplois du numérique rapporté à la population
- +4,3% d’emplois dans le numérique entre 2010 et 2015
Le tourisme
- La Bretagne concentre 68% du chiffre d’affaires global de la filière nautique
La Bretagne a-t-elle tendance à recourir à la délocalisation ?
La Bretagne historique a déjà une forte pratique de l’achat local puisqu’elle arrive à couvrir 73 % des besoins locaux des industriels, des ménages, des associations et de l’administration publique du territoire.
La relocalisation et la localisation : un potentiel de développement économique important en Bretagne
Le potentiel de relocalisation en Bretagne à horizon 2030
soit environ 6 % de la population active
Quel est le potentiel de relocalisation industriel en Bretagne ?
Le potentiel de relocalisation en Bretagne à horizon 2030
soutenus (des emplois directs, indirects et induits)
L’étude met en évidence que de nombreux achats peuvent être relocalisés en Bretagne, comme par exemple :
- Les PAI (Produits Alimentaires Intermédiaires)
- Les importations de légumes
- Les ovoproduits
- Les emballages carton, plastique, métal…
- Le lait, le beurre, le sel…
Ces résultats ont permis de mettre en évidence 7 grands chantiers sectoriels, qui représentent à eux seuls 40 % de ce potentiel :
- La construction et la réparation aéronautiques ;
- La réinternalisation du traitement des déchets non dangeureux ;
- La filière emballage (papier, carton, plastique et fer) ;
- La fabrication d’éléments en plastique ;
- Les engins de levage et de manutention ;
- Les équipementiers de l’agro alimentaire et de l’agriculture (hors tracteurs) ;
- L’informatique, l’électronique embarquée et les télécoms.
Quel est le potentiel de localisation en Bretagne ?
Le potentiel de localisation en Bretagne à horizon 2030 – hors tourisme
soutenus (des emplois directs, indirects et induits) – hors tourisme
Les 4 secteurs avec un fort potentiel de localisation sont :
- Les énergies renouvelables (ENR) : 18% d’ENR à horizon 2030
- Les biomatériaux et composites
- L’aquaculture
- La recherche
En complément, le tourisme a un fort potentiel de développement avec près de 20 000 emplois supplémentaires à horizon 2030.
Une stratégie de relocalisation à construire
Cette étude marque la début de la réflexion autour de la relocalisation en Bretagne. Elle est disponible, opensource et nous encourageons tous les acteurs du territoire à s’en emparer, à la questionner et à la compléter.
Le plan d’action à 10 ans est encore à construire avec l’ensemble des acteurs du territoire.
Pour poursuivre la réflexion, Goodwill-management a identifié 3 sujets :
- Mettre en place d’un cahier des charges pour relocaliser
- Identifier les points bloquants et les freins à la relocalisation, notamment au regard des emplois en tension sur le territoire
- Définir les rôles des acteurs du territoire
Découvrez la synthèse de l’étude en vidéo
Pour aller plus loin
- Etude Reloc’h sur le site de Produit en Bretagne
- Article de Bretagne Economique, Produit en Bretagne dévoile les résultats détaillés de Reloc’h, son étude sur les relocalisations
- Article de La Tribune, Relocalisation : un potentiel de 132.000 emplois durables en Bretagne ?
- Article du Telegramme, Un potentiel énorme de relocalisations en Bretagne
- Article de la Banque des Territoires, Potentiel de relocalisations en Bretagne : plus de 5 milliards d’euros et 130.000 emplois
- Article de Ouest France, Une étude chiffre à 61 848 le nombre d’emplois relocalisables en Bretagne
- Article de France Bleu, La nouvelle éco : vers la relocalisation de plus de 100.000 emplois durables en Bretagne