étude La RSE dans les PME
Etat des lieux et passage à l'échelle
Comment accélérer l’engagement RSE des PME ?
Expression émergente il y a 10 ans, la RSE est entrée dans les pratiques des ETI et GE, devenant un enjeu de performance globale sur le long terme, un levier de durabilité et un enjeu de pérennité même de l’entreprise.
En 2019, la loi PACTE est venue renforcer la RSE. Désormais, le Code Civil précise que les entreprises doivent prendre en considération les enjeux environnementaux et sociaux dans la gestion de leurs activités.
À l’inverse, les PME se retrouvent parfois démunies face à ces sujets.
Représentant plus de 99 % du nombre total des entreprises françaises (4 millions de PME) et employant près de 50 % des salariés*, les PME sont un maillon essentiel pour faire progresser la transition sociale et environnementale du pays.
Cette étude réalisée par Goodwill-management en partenariat avec Baker Tilly STREGO, l’Agence LUCIE et MAIF répond à 3 questions :
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Où en sont les PME en matière de RSE ?
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Quels sont les profils types de PME engagées en RSE ?
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Quels sont les leviers à actionner par les PME pour développer leurs engagements responsables ?
Les principaux enseignements de cette étude
Priorité aux enjeux sociaux dans les PME
Sans surprise, les entreprises ayant participé à l’enquête sont déjà sensibles au sujet de la RSE. Elles ont déjà mis en oeuvre un certain nombre d’actions, mais il leur reste encore du chemin à parcourir avant de pouvoir se considérer comme exemplaires.
Cette étude confirme que les PME françaises sont plus matures sur les sujets sociaux de la RSE.
La qualité de vie au travail est jugée globalement satisfaisante pour près de 2/3 des sondés. Le point fort des PME est la sécurité de l’emploi.
Néanmoins, d’autres sujets sont moins bien adressés par les TPE/PME, à commencer par les systèmes de rémunération, jugés opaques ou informels pour 57% des sondés.
des organisations ont déjà
mis en place des actions RSE
considèrent que ces dites actions ont été formalisées au sein d’une vraie stratégie RSE
des répondants estiment que la RSE est pleinement intégrée à la stratégie globale de l’entreprise
Les PME doivent accélérer leur engagement environnemental
Si l’environnement cristallise de plus en plus d’attentes de la part du grand public, cela ne se traduit pas encore par des engagements forts et ambitieux chez les PME.
L’éco-conception et la gestion des déchets sont les sujets environnementaux les mieux adressés par les PME. En effet, elles sont respectivement 86% et 89% à s’être emparées du sujet. Toutefois, les actions sont encore limitées et couvrent rarement toute la gamme des produits et services (pour l’éco-conception) et l’intégralité des déchets.
Les TPE/PME ont pris conscience de l’enjeu climatique
En effet, près de 2/3 des PME cherchent à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Cependant, moins de la moitié des entreprises interrogées ont un plan d’action clair pour faire baisser leurs émissions et seulement 7% se disent alignées sur les Accords de Paris.
Biodiversité et numérique responsable : de nouveaux sujets pour les PME
La biodiversité et le numérique responsable sont les deux sujets (toutes thématiques confondues) sur lesquels les sondés considèrent que leurs organisations sont le plus en retard.
des PME voient leurs émissions de GES augmenter
n’ont pas encore intégré le numérique responsable
et la biodiversité à leur démarche RSE
Où en sont les TPE/PME sur les différentes thématiques de la RSE ?
Les 3 types de PME engagées
Si la maturité RSE varie d’une PME à l’autre, cette étude permet de distinguer 3 catégories de PME engagées en RSE :
Les collaboratives
Représentant 31 % des entreprises interrogées, les collaboratives sont des organisations pour lesquelles le lien social est primordial. Ces entreprises travaillent de concert avec d’autres acteurs engagés afin de maximiser leur impact. Ainsi, elles se démarquent par leurs bonnes performances sur l’ensemble des enjeux RSE qui touchent le plus aux relations avec les parties prenantes, aussi bien en interne avec leurs collaborateurs qu’en externe avec l’ensemble de leurs partenaires. Evoluant principalement dans le secteur tertiaire, ces PME ont du mal à identifier leurs impacts sur les enjeux environnementaux.
Pour l’entreprise collaborative, il s’agit à l’avenir de réduire ses impacts sur l’environnement et de se doter d’une stratégie RSE globale, formalisée et partagée.
Les locales
Représentant 36 % des PME interrogées, les locales sont des entreprises ancrées sur leur territoire et souvent reconnues pour leur savoir-faire et leur expertise. Habituellement, la RSE a été amenée et portée par les dirigeants de ces structures, soucieux du bien-être de leurs collaborateurs et du respect de leur territoire d’implantation.
Ces structures font donc de la RSE depuis longtemps mais sans la nommer comme telle, et cherchent aujourd’hui à s’inspirer d’acteurs ou de démarches similaires pour avoir une vision à 360 degrés et mieux cerner leurs priorités. Toutefois, tout comme l’entreprise collaborative, l’entreprise locale n’a pas véritablement intégré les enjeux environnementaux et formalisé une stratégie RSE globale et partagée.
Les locales ont pour enjeux d’ancrer leur stratégie RSE afin qu’elle ne repose pas seulement sur les bonnes volontés en interne. De plus, elles doivent s’interroger sur les liens avec leurs stratégies et leurs métiers afin de maximiser leur impact.
Les organisées
Pour l’entreprise organisée, qui regroupe 33 % des répondants, la RSE rime avec environnement : réduction des émissions de GES (gaz à effet de serre), gestion des déchets, éco-conception des produits et des services sont les priorités. Il s’agit principalement de TPE ou de jeunes PME qui maîtrisent parfaitement leurs processus internes. Elles sont majoritairement certifiées et/ou labellisées sur les sujets de la qualité, de l’environnement ou de la sécurité.
Ces entreprises ont préalablement mesuré leurs impacts et mis en place de nombreux indicateurs pour avancer de manière efficace et planifiée Elles sont moins matures sur les enjeux liés aux droits des personnes et aux relations et conditions de travail (prévention harcèlement, diversité…)
L’enjeu pour ces PME est donc de diffuser leur culture de l’excellence et de la qualité sur des thématiques plus sociales et sociétales. Pour les entreprises organisées, il leurs revient d’étendre le champ de leur culture de l’excellence sur des thématiques plus sociales et sociétales.
330 entreprises ont répondu à l’enquête réalisée en juillet 2021 par Goodwill-management en partenariat avec l’Agence LUCIE et MAIF. Les résultats de cette étude reposent sur l’évaluation déclarative des répondants et comportent donc certains biais.