Arnaud Bergero
Directeur général - Goodwill-management - Référent mondial RSE - Baker Tilly International - Associé - Baker Tilly - Professeur à Sciences Po Paris
À la demande de la CCI de Corse, Goodwill-management a conduit une étude sur les difficultés rencontrées par les entreprises situées en Corse, dues à l’insularité.
En effet, les caractéristiques spécifiques aux îles engendrent des difficultés pour les entreprises. Celles-ci supportent alors des coûts supplémentaires, ou « surcoûts », par rapport aux entreprises situées sur le continent pouvant nuire à leur compétitivité.
Je visionne le reportage de France 3
L’objectif de cette étude est d’identifier et d’estimer financièrement les différents coûts cachés affectant la performance économique des entreprises situées en Corse. C’est une première puisque ce rapport inédit remis à Bercy met en lumière les coûts supplémentaires supportés par les entreprises corses. S’appuyant à la fois sur des études académiques et une enquête réalisée auprès de plus de 500 entreprises, ce rapport fournit ainsi une démonstration solide et chiffrée qui vient conforter le ressenti des chefs d’entreprise corses.
Si la problématique des coûts cachés n’est pas exclusive à la Corse, il faut noter que les caractéristiques du territoire corse imposent à l’économie et aux entreprises une accumulation de contraintes qui génèrent des coûts cachés.
En effet, les trois caractéristiques suivantes engendrent des difficultés et des coûts supplémentaires :
L’ensemble de ces difficultés entraînent des surcoûts pour les entreprises. Douze surcoûts ont ainsi été identifiés :
Évalué pour un échantillon de plus de 500 entreprises situées en Corse, le surcoût total annuel moyen d’une entreprise représente ainsi en moyenne 10 % de son chiffre d’affaires par an.
L’enquête révèle que les petites entreprises semblent particulièrement fragilisées par l’insularité. Les coûts supplémentaires liés à leur capital humain pénalisent le plus les petites entreprises : difficulté de recrutement, pénurie de salariés qualifiés sur l’île, vacances de postes importantes, limites de la formation en Corse, etc.
Afin d’apporter un nouvel éclairage sur les difficultés rencontrées par les entreprises corses, l’étude propose une estimation du surcoût lié à l’insularité pour l’ensemble de l’économie corse. Pour cela, les résultats obtenus sur l’échantillon ont été extrapolés vers l’ensemble de l’économie corse. Le surcoût total supporté par les entreprises situées en Corse est ainsi estimé entre 700 M€ et 1,5 Md€.
Cette étude démontre les véritables difficultés auxquelles font face les entreprises situées en Corse, que la seule vision comptable ne permet pas d’appréhender et qui pénalisent pourtant leur compétitivité.
Cette démarche inédite et novatrice appelle à des études complémentaires permettant d’affiner les ordres de grandeur obtenus et de comparer les impacts de l’insularité entre les différentes catégories d’entreprises (en fonction de leurs secteurs d’activités, de leur localisation géographique ou encore de la taille de l’entreprise).
Pour aller plus loin : Article du Figaro