Le patrimoine culturel immatériel, c’est quoi ?
L’alpinisme, une pratique vivante et universelle à préserver
L’alpinisme est l’art de gravir les montagnes par ses propres moyens et dans le respect du milieu naturel. L’alpinisme naît officiellement avec la première ascension du Mont-Blanc en 1786, ce qui explique son origine étymologique.
L’alpinisme constitue une pratique vivante et universelle puisqu’elle est ouverte à tous et en toute saison. Cette activité implique apprentissage, pratique et transmission. Il s’agit à la fois d’une tradition, d’un héritage et parfois même d’un art de vivre.
Il aura fallu près de 10 ans au territoire du Mont-Blanc pour faire aboutir ce projet en partenariat avec l’Italie et la Suisse. C’est finalement en mars 2018 que le Ministre français de la Culture présente la candidature de l’alpinisme à l’UNESCO. 99 alpinistes, les clubs alpins, les associations de guides, les collectivités locales et les Ministres de la Culture de la France, de l’Italie et de la Suisse soutiennent cette candidature.
Classer l’alpinisme au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO, c’est reconnaître une portée internationale à cette pratique et l’importance de la préserver en garantissant :
- Le libre accès à la montagne,
- La formation des professionnels et des jeunes,
- L’aménagement de la montagne en préservant notamment les 126 refuges en France,
- Une meilleure prévention pour éviter les accidents et limiter la judiciarisation de la pratique,
- Enfin, la protection de ce milieu naturel exceptionnel et les conditions indispensables à la pratique de l’alpinisme.
Les Alpes, une richesse humaine, naturelle et économique
Les atouts des Alpes confèrent à cette chaîne de montagnes une attractivité particulière. En 2017, on dénombre 66,7 millions de nuitées sur le territoire Savoie Mont-Blanc. Mais cette fréquentation élevée qui soutient près de 56 000 emplois, lui fait également courir plusieurs risques.
Le tourisme est générateur de pollutions et les scientifiques ont montré que les montagnes se réchauffent près de 2 fois plus vite que les plaines (étude en PDF).
Face à ces enjeux, les Domaines Skiables de France se sont saisis du sujet et les professionnels sont conscients que pour répondre à l’urgence climatique, ils doivent se réinventer : développer des compétences et savoir-faire nouveaux (production d’énergies renouvelables, captation du CO2…) et de nouveaux modes d’organisation (moyens d’accès aux montagnes, baisses des émissions de CO2 liées au tourisme…), bref développer leur capital immatériel pour assurer la pérennité de leur activité et du milieu naturel.
Dès 2015, Goodwill-management évalue la richesse immatérielle des Alpes françaises
Cette approche innovante a évalué pour la première fois la valeur de plusieurs départements alpins dont l’Isère, la Savoie, la Haute-Savoie et Hautes Alpes.
Traditionnellement, la richesse d’un territoire est mesurée à l’aide du PIB, mais les limites de cet indicateur ne font aujourd’hui plus aucun doute. Les compétences des professionnels de la montagne, la beauté des milieux naturels, la présence de biodiversité ou encore le patrimoine n’y ont que peu de place.
En intégrant la richesse immatérielle ou encore le milieu naturel au calcul de sa valeur, Goodwill-management identifie mieux les forces et les faiblesses du territoire. Cette approche révèle alors sa richesse cachée, une richesse qui n’est pas prise en compte dans les méthodes économiques classiques, alors qu’elle est garante de la durabilité du territoire.
Voici les différents actifs qui composent la valeur du territoire :
70% de la valeur des Alpes françaises est immatérielle
La richesse de la Savoie et de la Haute-Savoie réside par exemple dans la puissance et la notoriété des marques territoriales, dans les grands événements qui y sont organisés ou encore dans les entreprises qui y sont implantées.
Du côté de l’Isère, son point fort est le capital humain avec son niveau de formation, mais aussi ses savoir-faire à travers ses brevets et ses pôles d’innovation.
Enfin pour les Hautes-Alpes, un des départements les moins peuplés de France, la valeur réside en particulier dans son capital naturel.