Entrant en action à partir de 2024 et concernant près de 50 000 entreprises d’ici 2028 en Europe, la Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD) va complètement changer la donne pour le reporting ESG (Envionnement, Social, Gouvernance).
Texte phare du Pacte Vert européen, la CSRD a pour objectif d’harmoniser les pratiques de reporting ESG des entreprises, à travers la publication d’un rapport de durabilité.
Réalisée auprès de plus de 300 entreprises européennes, cette étude présente un double objectif :
- Dresser le panorama du niveau de préparation des entreprises européennes,
- Identifier les pratiques actuelles, les tendances et les défis posés par la CSRD en matière d’organisation, de gouvernance, d’analyse de la matérialité, du système de reporting et de la publication des données ESG.
Globalement, les entreprises ne sont pas encore prêtes pour répondre aux attendus de la CSRD !
Comme on pouvait l’imaginer, le niveau de préparation des entreprises vis-à-vis de la CSRD varie énormément. Selon cette étude réalisée en juin 2023, on identifie 3 profils d’entreprises :
L’un des principaux objectifs de la CSRD est l’harmonisation des pratiques de reporting ESG. Le rapport de durabilité devrait devenir à l’avenir l’outil de référence pour répondre aux multiples sollicitations relatives aux enjeux RSE de l’entreprise.
Aujourd’hui, le reporting ESG varie énormément d’une entreprise à l’autre. Les entreprises s’appuient bien souvent sur plusieurs référentiels RSE, chaque référentiel ayant ses propres indicateurs, comme le montre le schéma suivant :
Se conformer à la CSRD représente un réel défi pour les entreprises
L’analyse de double matérialité attendue par la CSRD représente le principal défi pour les entreprises. Aujourd’hui, seulement 16 % des répondants ont déjà réalisé une analyse de double matérialité. L’analyse de double matérialité est en effet la pierre angulaire de la CSRD puisqu’elle définit sur quels enjeux de durabilité l’entreprise devra communiquer. Pour réaliser une analyse de matérialité de qualité, l’entreprise doit pouvoir s’appuyer sur une analyse de risques solide et idéalement la consultation de ses parties prenantes.
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des entreprises ont déjà réalisé une analyse de double matérialité
%
n'ont jamais mené une analyse de risques
Aujourd’hui les reportings ESG des entreprises sont de qualité très variable et encore trop souvent réalisés sur Excel. Ces nouvelles obligations de reporting vont imposer aux entreprises de repenser en profondeur leurs pratiques de reporting, de la gouvernance, à la publication du rapport de durabilité en passant par la collecte, le contrôle interne ou encore le choix d’un outil dédié.
Cependant, les organisations ne partent pas de zéro : elles peuvent s’appuyer sur les processus et politiques ESG déjà en place pour répondre aux défis posés par cette nouvelle obligation.
Au-delà de la contrainte, la majorité des entreprises ont perçu l’intérêt de la CSRD
La connaissance globale de la CSRD reste faible mais les entreprises sont conscientes de la valeur qu’elle peut apporter ! Seulement 21 % la décrive comme « une contrainte avec peu de valeur ajoutée ». Les entreprises s’attendent surtout à ce que la CSRD leur permette de structurer leur organisation, de les rendre plus résilientes, ou encore qu’elle améliore la qualité des informations disponibles.
La CSRD est une opportunité pour améliorer l’impact social et environnemental des entreprises, qui doivent devenir les moteurs de la transition écologique et de la décarbonation de nos économies.
5 témoignages d’entreprises concernées par la CSRD
Pilotée par les experts de Goodwill-management, cette étude a été réalisée en partenariat avec 4 membres du réseau Baker Tilly International : Baker Tilly France, Baker Tilly Espagne, Baker Tilly Italie et Baker Tilly Pays-Bas.